La France a accusé le président américain Joe Biden, de l’avoir poignardé dans le dos et d’avoir agi comme son prédécesseur Donald Trump. Une accusation qui intervient après que l’Australie a rompu un contrat de défense de 40 milliards de dollars au profit de Washington et de Londres.
Mercredi, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie ont annoncé qu’ils établiraient un partenariat de sécurité pour l’Indo-Pacifique qui aidera l’Australie à acquérir des sous-marins nucléaires américains. L’accord, baptisé AUKUS, verra l’Australie annuler son accord de 2016 avec le constructeur naval français Naval Group pour construire une nouvelle flotte pour remplacer ses sous-marins Collins vieillissants.
« Cette décision brutale, unilatérale et imprévisible me rappelle beaucoup ce que faisait M. Trump », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur franceinfo. « Je suis en colère et amer. Cela ne se fait pas entre alliés, a-t-il ajouté. » « C’est un coup de poignard dans le dos. Nous avons créé une relation de confiance avec l’Australie et cette confiance a été rompue », a ajouté Le Drian.
Cependant, pour les Etats-Unis, il n’y a aucune intention de contrarier les français mais que chaque pays doit agir suivant les intérêts de son peuple. « Nous n’avons aucune intention de faire quoi que ce soit pour contrarier les Français – les Français sont certains de nos alliés militaires proches en Europe, nous sommes des forces importantes et comparables et nous faisons les choses ensemble », a déclaré le secrétaire à la Défense Ben Wallace jeudi à Sky News.
Il a ajouté que « les Français ont été engagés pour livrer des sous-marins diesel et les Australiens ont pris la décision qu’ils voulaient sortir de cela et se tourner vers le nucléaire. Chaque pays doit faire ces choix dans l’intérêt de sa propre sécurité nationale ». Les sous-marins à propulsion nucléaire sont supérieurs à leurs homologues diesel car ils peuvent fonctionner plus silencieusement et rester sous l’eau plus longtemps.
Londres, Canberra et Washington ont déclaré qu’ils chercheraient à collaborer dans les domaines de la cybertechnologie, des technologies quantiques et de l’intelligence artificielle, ainsi que d’autres capacités sous-marines. Le fonctionnement de la coopération, le coût, le nombre de bateaux à construire et les entreprises impliquées, n’ont pas été précisés.