Un mandat d’arrêt a été émis par le procureur militaire libyen contre le fils de l’ancien dirigeant du pays Mouammar kadhafi, Saif Al-Islam Kadhafi. Selon les médias locaux, il est accusé de meurtre et recrutement de mercenaires russes.
Des combattants russes sont apparus pour la première fois en Libye en 2019 lorsqu’ils ont rejoint les forces d’un général rebelle, Khalifa Haftar, pour attaquer le gouvernement soutenu par l’ONU dans la capitale Tripoli. Le conflit s’est terminé par un cessez-le-feu en octobre 2020. Plusieurs rapports ont ensuite fait état de ce que les éléments du groupe russe Wagner, auraient commis des atrocités contre des civils dans le pays.
Selon des rapports, Saif Al-Islam Kadhafi serait très proche de la Russie et il aurait été lié au recrutement des mercenaires russes pour combattre aux côtés des forces de l’Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar. Les mêmes rapports suggèrent que Kadhafi serait le candidat idéal de la Russie pour diriger la Libye.
Les médias, dont la chaîne libyenne Al-Ahrar, ont indiqué que le bureau du procureur militaire avait ordonné l’arrestation et l’interrogatoire de Saïf Al-Islam Kadhafi le 5 août pour son « implication dans des meurtres et le recrutement de mercenaires ».
Le communiqué autorisait « le recours aux agences militaires et sécuritaires relevant de la juridiction du lieu de localisation de la personne concernée, afin d’exécuter cet arrêté », ajoutant que cela s’inscrit dans le cadre « d’enquêtes pénales qui sont en cours » concernant un dossier » liés à l’incident de meurtres commis par des mercenaires de nationalité russe ».
Avec le soutien des pays arabes et occidentaux, des mercenaires et des combattants étrangers ont lancé des tentatives infructueuses pour s’emparer de la capitale, Tripoli, siège du gouvernement internationalement reconnu, faisant des morts et des blessés parmi les civils. Saif Al-Islam est l’un des fils du colonel Mouammar Kadhafi, qui a dirigé le pays de 1969 à 2011, avant d’être renversé par les occidentaux sous l’excuse d’une révolution populaire.
Le fils de Kadhafi est recherché par la Cour pénale internationale (CPI), accusé d’avoir commis des crimes de guerre. Le 17 mai, la procureure sortante de la CPI, Fatou Bensouda, a déclaré : « Soit Saïf Al-Islam Kadhafi se rend, soit les autorités libyennes le livrent à la cour ». Selon les observateurs, les fidèles de Kadhafi sont désireux de nommer Saïf Al-Islam pour les élections présidentielles, avec le soutien russe et tribal. La question est de savoir si ce nouveau développement ne va pas être un frein à une avancée vers les élections de décembre.
