Alors qu’il a été arrêté par la police comme le cerveau présumé du coup d’Etat ayant conduit à l’assassinat du président, le médecin Christian Emmanuel Sanon avait organisé des meetings en ligne pour remplacer le président Jovenel Moïse avec le soutien d’une figure clé de l’ONU.
Christian Emmanuel Sanon, un Haïtien vivant aux États-Unis depuis la fin des années 70, a été désigné comme le cerveau de l’assassinat du président Moise. Il est soupçonné d’être « l’un des responsables» de la fusillade et qui a conduit à l’assassinat du président Jovenel Moïse et son épouse Martine la semaine dernière.
Dans une conférence de presse donnée après son arrestation, la police haïtienne a déclaré qu’il était entré dans le pays le mois dernier à bord d’un jet privé « avec l’intention de prendre la présidence haïtienne », bien qu’elle n’ait pas encore étayé ses accusations par des preuves tangibles.
En effet, il a été révélé que les ambitions du docteur Sanon de réformer sa patrie frappée par la pauvreté remontent à février 2011, lorsqu’il a lancé un site Web intitulé « Dr Christian Sanon Leadership pour Haïti ». Le site a disparu après un moment, mais les pages Web archivées de 2011 à 2016 incluent un portail pour les dons, un « plan pour Haïti » et des mises à jour sur les efforts de Sanon pour construire des cliniques à la suite du tremblement de terre dévastateur de 2010.
Les objectifs de Sanon sont devenus plus visibles le mois dernier avec le lancement d’un autre site Web qui appelait spécifiquement à l’éviction de Moise, qui a reçu au moins 12 balles le 7 juillet dernier. Une lettre adressée à Julie Chung, secrétaire adjointe par intérim du bureau des affaires de l’hémisphère occidentale du département d’État, déclare:
« Notre propre démocratie a maintenant été prise. Nous ne sommes plus libres mais contrôlés par l’autoritarisme de Jovenel Moise. Il a volé la démocratie pour laquelle les Haïtiens sont morts. Il a un pouvoir exécutif incontrôlé … Moise a montré qu’il avait l’intention d’utiliser son pouvoir, son intimidation et sa brutalité à grande échelle pour élargir et étendre son contrôle sur Haïti en établissant une nouvelle Constitution en quelques semaines seulement.
« Pire encore, cette Constitution assurerait l’impunité pour ses crimes. Si cette « Constitution » est « promulguée, ce sera sans autorité légale légitime, cela contreviendrait aux élections et la « crise » actuelle pourrait « se transformer » en un pandémonium violent et meurtrier dans tout Haïti.
Nous prions pour que cela n’arrive pas, mais le temps presse ; comme vous le savez, un fusible brûle depuis le 7 février ! Quelque chose doit être fait bientôt. Les Haïtiens sont profondément convaincus que même si des élections étaient organisées par l’administration actuelle, ces « élections » ne seraient pas équitables et, par conséquent, elles aggraveraient la crise actuelle.
La lettre signée « Le peuple d’Haïti » comprend un décret expliquant comment Sanon a été choisi pour être le chef par intérim après des « consultations approfondies » avec des personnalités politiques, religieuses et commerciales. Pour rappel, les autorités haïtiennes ont déclaré que les mercenaires étaient composés de 26 Colombiens et de deux Haïtiens américains. Cinq Colombiens sont toujours en cavale pour le moment.
