Plusieurs cellules djihadistes seraient présentes dans le nord de la république du Bénin, dans des régions principalement proches des pays sahéliens dont le Niger et le Burkina Faso, indique un rapport d’un expert cité par Le Monde Afrique.
Selon Kars de Bruijne, chercheur spécialisé sur les conflits au sein de l’Institut des relations internationales de Clingendael, aux Pays-Bas, a rendu publique un rapport dans lequel il a analysé les dynamiques sécuritaires et politiques dans des régions sensibles du Bénin dont certaines de l’Alibori, le Borgou et l’Atacora, frontalières avec le Niger, le Burkina Faso et le Nigeria. Dans son rapport, de Bruijne a tenu compte des différentes formes de violences dans ces régions du pays et a fait le rapprochement avec une probable récupération djihadiste.
« Comme les principaux facteurs de débordement sont les problèmes communautaires existants et la violence, la question clé est de savoir si la violence communautaire autour des terres, du pastoralisme et de la gestion des parcs est actuellement exploitée par des organisations extrémistes violentes (VEO) au Bénin », s’est interrogé l’expert dans le Document. Il a ensuite apporté des réponses en s’exprimant à travers ses observations qui sont au nombre de trois.
« Premièrement, il existe suffisamment de preuves pour suggérer que la présence de VEO est un problème plus important pour le Bénin qu’on ne l’avait supposé jusqu’à présent. Différentes cellules VEO sont présentes au Bénin, bien que temporaires, transitoires et souvent de nature limitée », a indiqué le spécialiste dans son rapport. Une première observation qui fait froid dans le dos quand on observe la désolation causée par les terroristes dans les pays du Sahel et au Nigéria.
« Deuxièmement, il n’y a pas encore de collusion claire entre les agents impliqués dans la violence communautaire et les intérêts des VEO. Troisièmement, il existe des dynamiques très dangereuses dans les zones frontalières du Bénin – en particulier entre l’Est du Burkina et l’Atacora ainsi que Dosso au Niger et l’Alibori », précise le rapport d’enquête.
« Marge de manœuvre politique »
« Malgré le message qui donne à réfléchir de ce rapport sur les niveaux plus élevés de violence communautaire dans le nord du Bénin, la présence régulière mais transitoire de VEO et les dangers très réels aux frontières, ce rapport suggère qu’il existe encore une marge de manœuvre politique pour empêcher les débordements vers le nord du Bénin », a indiqué Kars de Bruijne.
Le rapport de Kars de Bruijne vient ainsi confirmer les craintes des béninois en ce qui concerne une probable infiltration djihadiste dans la population locale. Dans tous les cas, les autorités militaires et policières du pays avaient indiqué que les dispositions sont prises pour éviter que cette guerre djihadiste n’embrase le pays.