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Côte d’Ivoire: la «réconciliation» a encore du plomb dans l’aile avec cette classe politique

Aéroport de Port Bouet en Côte d'Ivoire à l'arrivée de Gbagbo @Jeune Afrique

Le retour en Côte d’Ivoire de l’ancien président Laurent Gbagbo est sensé marquer le début d’une nouvelle ère pour le pays. Cependant les premiers signes ne semblent pas donner cette impression de volonté de réconciliation.

L’arrivée de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, en côte d’Ivoire jeudi, a donné lieu à des scènes de liesse populaires dans le pays avec des milliers de personnes massées le long de l’aéroport vers son ancien siège de campagne à la Rivera. L’accueil des ivoiriens pour Gbagbo, a été à la hauteur des attentes et on peut sans aucun doute assurer que le Woody de Mama reste toujours aussi populaire dans le pays.

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Si l’ambiance du côté des partisans suffisait à donner la chair de poule à Gbagbo, l’absence d’officiel à l’aéroport est assez importante pour être soulignée. Même si un déplacement du président Ouattara n’étais pas nécessaire pour accueillir l’ancien président, la présence, ne serait-ce-que symbolique, du ministre de la réconciliation ou d’un représentant, aurait donné une tout autre image projetée de la volonté des parties à se parler réellement.

Une réconciliation « dans la bouche »

L’absence de personnalités du gouvernement à l’aéroport pour accueillir Gbagbo est la preuve palpable que la colombe de la réconciliation en Côte d’Ivoire, a encore du plomb dans l’aile et donc son envolée risque de n’être pas pour demain.

En effet, il suffit d’observer et analyser les discours des membres du parti au pouvoir RHDP, pour se rendre compte que Ouattara et les siens sont toujours sur pied de guerre ; même si de l’autre côté on ne peut pas mesurer le niveau de sincérité.

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Même si Gbagbo a été acquitté par la CPI pour de présumés crimes qu’il aurait commis « tout seul » lors de la crise de 2011, pour le RHDP, il est coupable. Une position étonnante quand on sait que la guerre a eu lieu entre deux camps et que le second était celui de Ouattara.

Il est clair que le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, qu’on le veuille ou non, suscite de la crainte, de la peur chez les RHDP au point où la défensive leur parait la meilleure position ; à seulement écouter les propos de Joel NGuessan du RHDP sur France 24, on peut l’entrevoir.

Aussi, il est évident que Gbagbo va continuer à militer et à faire de la politique. « Je suis un soldat (…) j’attends vos ordres », disait-il à ses amis le jour de son arrivée. Il représente donc un adversaire de taille pour Ouattara et les siens. Mais comme l’a dit Joel NGuessan sur le média français jeudi, il faut, pour qu’il y ait réconciliation, de la repentance et le pardon ; sauf qu’à en croire ses propos, le camp au pouvoir ne semble pas avoir quoi que ce soit à se reprocher.

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Après observation de l’atmosphère sociopolitique actuelle qui prévaut en Côte d’Ivoire, l’impression est que Gbagbo et ses alliés semblent montrer plus de volonté à aller de l’avant que Ouattara et ses champions.

Pourtant, pour que la Côte d’Ivoire panse ses plaies et fasse table rase du passé, il est plus qu’inéluctable que le pouvoir soit fortement impliqué avec sincérité et que Ouattara puisse contenir les cadres de son parti afin que leurs discours aille dans ce sens.

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