Alors que les autorités centrafricaines se réjouissent de leurs relations avec la Russie, la France dénonce une « prise de pouvoir » par les mercenaires russes dans le pays.
Justifiant le fait que la France suspende ses aides militaire à la Centrafrique et retire une partie de ses soldats du pays, le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a indiqué la semaine dernière, qu’en lieu et place d’une coopération bilatérale entre Moscou et Bangui, « en République centrafricaine, il y a une forme de prise du pouvoir, et en particulier du pouvoir militaire, par des mercenaires russes ».
A lire aussi: La Centrafrique dénonce un «complot» pour saboter ses relations avec la Russie
La Russie est devenue le principal allié militaire de la Centrafrique, aidant le pays à tenir des élections présidentielle et législatives sur une grande partie du territoire. Les éléments russes ont aidé les forces armées centrafricaines à repousser les rebelles et à récupérer plusieurs localités sous contrôle rebelle. La Frustration de la France s’est clairement avérée lorsque le président Macron a indiqué que le président Touadéra était « l’otage de la Russie ».
Selon Le Drian, « nous luttons contre cela et cela nous a conduit à prendre des mesures pour retirer un certain nombre de nos militaires ». Il a déclaré que le personnel russe entourait le président centrafricain Faustin Archange Touadera et exploitait les richesses du pays.
La Centrafrique et ses relations
L’un des pays les plus pauvres du monde, la RCA est chroniquement instable depuis son indépendance de la France en 1960.En 2013, la France a lancé une opération militaire de trois ans pour mettre fin aux violences sectaires après que le président de l’époque, François Bozizé, a été évincé par des groupes rebelles à majorité musulmane. Depuis, les groupes rebelles se sont multipliés et la France n’a rien fait pour mettre fin à ces violences.
Cette situation a poussé Bangui à se tourner vers un allié plus puissant qui est la Russie. La relation plus étroite de la RCA avec Moscou remonte à 2018, lorsque la Russie a envoyé des « instructeurs » pour aider à former ses forces armées assiégées et a fourni des armes légères, obtenant ainsi une exemption d’un embargo sur les armes de l’ONU. En décembre dernier, dans le cadre d’un accord de coopération bilatérale, le Kremlin a envoyé plusieurs centaines de personnes pour soutenir Touadera, menacé par une offensive rebelle.