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Suspension du Mali de la CEDEAO, l’instance sous régionale choisit le moindre mal et oublie Macron

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenu dimanche un sommet d’urgence sur la situation au Mali et a décidé de suspendre le pays de l’organisation.

Le Mali est désormais encore une fois suspendu de la CEDEAO après le nouveau coup d’Etat qui a déposé les dirigeants de la transitions, le président Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane. La décision prise par les chefs d’Etat et de gouvernement dimanche à Accra au Ghana, a été suivi d’une injonction faire aux nouveaux dirigeants militaires, de nommer un Premier ministre civil pour former un gouvernement inclusif.

« La suspension de la CEDEAO prend effet immédiatement jusqu’à la date limite de fin février 2022, date à laquelle ils sont censés passer le relais à un gouvernement démocratiquement élu », a déclaré la ministre ghanéenne des Affaires étrangères Shirley Ayorkor Botchwey. « Un mécanisme de surveillance sera mis en place à cet effet » alors que « le vice-président et le premier ministre de la transition ne devraient pas être candidats à la prochaine élection présidentielle », a ajouté la CEDEAO.

Des observations

La décision de la CEDEAO est-elle en soit une prise de sanctions contre le Mali ? Selon plusieurs observateurs, le Mali se voit ainsi suspendu mais pas sanctionné par la CEDEAO car il n’y a pas de fermeture de frontières comme dans le cas précédent et aucun membre de la junte n’a également été ciblé par des sanctions. Aussi, la CEDEAO a semblé adouber la présidence du Colonel Assimi Goita en lui demandant de nommer un PM civil pour conduire la transition.

Même si l’organisation régionale fait bien de laisser le Mali construire seul son destin en ne l’accablant pas de sanctions (qui d’ailleurs seraient inutiles), il faut dire que cela suscite deux observations majeures. Dans un premier temps la CEDEAO a tout intérêt à ne pas contrarier les militaires de peur que la crise ne s‘accentue dans le pays et que la situation sécuritaire se dégrade, ce qui pourrait embraser toute la sous-région.

« Des sanctions hâtives contre le Mali ne feront que rendre le peuple malien plus précaire. Il est important de soutenir le Mali pour faire de sa transition un succès. La stabilité de la région au-delà est en jeu », a déclaré le ministre malien de la Jeunesse et des Sports Mossa Ag Attaher sur Twitter. L’autre observation est que la CEDEAO a décidé, pour une fois, de ne pas suivre cette fois la position de la France qui aurait voulu sanctionner la junte.

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