Alors qu’il effectue une mini-tournée en Afrique avec le cap sur le Rwanda et l’Afrique du Sud, le président français, Emmanuel Macron, tente d’user des pages de l’histoire pour amadouer les Africains ; une opération de charme qui sonne comme du déjà-vu.
Au Rwanda, Emmanuel Macron a prononcé un discours à la limite émouvant pour reconnaître la responsabilité de son pays, la France, dans le génocide survenu en 1994 dans le pays d’Afrique centrale. Refusant cependant de faire des excuses, le chef de l’Etat français a ainsi tenté de satisfaire les attentes émotionnelles des Rwandais et aussi les Français qui ne pensent pas que la France puisse avoir quelque chose à voir avec le massacre.
D’un autre Côté, Macron est allé en Afrique du Sud pour rendre hommage à l’ancien président, Nelson Mandela, une icône de la lutte de l’autodétermination et une véritable source d’inspiration desâmes éprises de liberté, en général, et des Africains, en particulier. « Une vie d’engagement, de sacrifices, de combats. Et une consécration, celle de l’égalité et de la liberté. Le legs de Nelson Mandela à l’humanité est immense », a indiqué Macron.
Avant cela, Macron avait déclaré que « l’Afrique du Sud est le berceau de l’humanité. Elle porte en elle un héritage et des leçons universelles. Elle est la Nation aux quatre prix Nobel ! C’est aussi notre voisin, celui de nos territoires d’outre-mer. Heureux de cette première visite. Nous allons renforcer nos liens ».
De la flatterie à la limite du cynisme
Macron essaie vraiment d’amadouer l’Afrique à travers les histoires chocs du Rwanda et de l’Afrique du Sud qui ont marqué les esprits de tous les Africains. Cependant, cette stratégie ne semble pas vraiment être encore d’actualité car les pays africains apprennent à accepter leurs histoires douloureuses et semblent désormais vouloir aller de l’avant. La stratégie de diviser pour mieux régner continue de transparaitre dans les propos à la limite maladroits de Macron, « le colon subtil ».
« L’Afrique du Sud est le berceau de l’humanité » ; alors même que les peuples africains tentent de mettre les différences de côté pour avancer, l’ancien colon revient et tente de soustraire un et d’en faire « son berceau à lui » de l’humanité. Les scientifiques ont toujours prononcé la phrase « l’Afrique est le Berceau de l’humanité » sans faire de distinction d’un pays ; mais « le diplomate mal inspiré » vient apporter sa touche dans son intérêt de mettre Pretoria dans la poche.
Aussi, faut-il souligner que les Occidentaux semblent continuer à croire que les Africains sont toujours aussi « ignorants » que du temps des colons. Sinon comment comprendre que la même stratégie de « diviser pour mieux régner », « présenter des pacotilles pour attirer » ou encore « de flatter l’égo pour obtenir des faveurs », continue d’être la même que tout le monde utilise pour obtenir des signatures de pays africains.
Si les dirigeants du continent noir se laissent faire et « vendent » à la limite leurs populations pour des intérêts personnels, cela ne veut pas signifier que les peuples africains refusent de s’émanciper. Macron devrait aller demander directement ce dont il a besoin et en négocier les termes d’un contrat plutôt que de chercher à jouer au diplomate. La tentative d’imprégner l’Afrique de sa senteur a d’ailleurs échoué car la crise malienne lui a ravi la vedette. Ni vu ni connu, Macron a peut-être réussi un coup diplomatique, mais l’Afrique est restée éveillée cette fois.
