Le nouveau coup d’Etat perpétré au Mali par les militaires lundi, est l’action de trop qui prouve que les militaires n’agissent pas dans l’intérêt de ce pays d’Afrique de l’ouest.
Le militaires ont arrêté le président Bah Ndaw et le Premier ministre de la transition Moctar Ouane, quelques heures après la publication de la liste du nouveau gouvernement du Mali.
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Cette liste n’étant pas du gout des ex putschistes, ils ont décidé de remettre leur tenue de tombeurs de régime et ont arrêté les dirigeants. L’acte ainsi posé, on se demande à quoi tout cela rime dans un pays où le principal sujet à réflexion devrait être la sécurité.
Des civils comme décoration de façade
Le Mali est dirigé depuis le coup d’Etat d’août dernier par les militaires ; c’est en tout cas ce qu’il convient de tirer comme conclusion après ce énième coup d’Etat lundi dernier. S’il faut donc faire le bilan des neufs derniers mois de la transition dont les règles sont dictées par l’armée, on peut sans aucun doute soutenir que rien n’a vraiment évolué en matière de sécurité et d’amélioration des conditions de vie des maliens. Les djihadistes sont toujours aussi actifs, le peuple toujours aussi mécontent.
Des hauts gradés fuyards
Cependant, les hauts gradés de l’armée ont « fui » les terrains de combat pour se réfugier dans l’administration, se réservant apparemment « la part du lion » au détriment du peuple et des soldats au front. On pourrait penser que le coup d’Etat contre IBK était dans le but d’améliorer la sécurité des maliens, mais les derniers événements supposent que les officiers militaires ne voulaient, en réalité, que leur part du gâteau.
La sécurité et la défense, ce sont les secteurs où le mali dépense le plus d’argent en ces temps de menaces djihadistes. On peut donc imaginer beaucoup de choses dans ce sens.
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Comparé aux nombreux dons par ci et par là à des garnisons en guise de soutien aux soldats morts ou à ceux qui sont au front, les officiers s’offrent un paradis luxueux et très bien payé dans des fauteuils administratifs normalement réservés aux civils. L’armée du mali perd de plus en plus de crédibilité dans le pays et dans la région ouest africaine et cela au profit de la montée djihadiste et autres groupes armés qui pourraient profiter de cette faiblesse.
De la cupidité à la stupidité ?
Si la cupidité a conduit à une telle stupidité alors que de l’autre côté du nord Mali, les populations et les soldats meurent de façon quotidienne, il n’est pas exclu que les attaques ciblées et organisées de terroristes, se trouvent être l’œuvre de complices au sein de la grande muette qui, pour se faire de l’argent ( vue que l’Etat ne leur offre pas de bonnes conditions de travail), trahissent le pays et ainsi, la sous-région.
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Le mali est en proie à une insécurité inquiétante avec une grande partie du pays toujours ingouvernable. Le comportement des officiers militaires vient révéler à la face du monde à quel point ce pays du Sahel, point culminant de la lutte contre le terrorisme, ne semble pas être la priorité de ceux qui sont censés le protéger.
Tant que le Mali serait cet enfant malade du sahel, tant que l’armée malienne serait cette épine dans le pied du développement du pays, toute la région de l’Afrique de l’ouest est menacée.