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Crise malienne: Emmanuel Macron et la France pris de leur propre piège

Alors que les militaires ont repris la main sur la direction du Mali grâce à un nouveau coup de force, la France a brandi la menace de sanction contre ces derniers et le président Emmanuel Macron a condamné l’acte tout en appelant au retour des dirigeants évincés. Pour Emmanuel Dupuy, cette position de la France est assez surprenante.

Le Colonel Assimi Goita est désormais le nouvel homme fort du Mali après un nouveau coup d’Etat contre les dirigeants de la transition dans le pays. Si Emmanuel Macron, le président de la France n’est pas d’accord avec ce développement et a même indiqué que Paris envisagerait des sanctions à l’encontre des putschistes, le président de l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE), Emmanuel Dupuy, ne semble pas comprendre cette position quant on sait que les exemples du Tchad et Soudan étaient sur les lèvres de Macron il y a peu.

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« Le président Macron a brandi la menace d’éventuelles sanctions contre les militaires maliens. Ce serait tout à fait hallucinant de passer à l’acte car c’est avec ces militaires que la France combat les terroristes », a indiqué Dupuy, spécialiste des questions de sécurité européenne et des relations internationales, interrogé par le média russe Sputnik.

« De plus, les autorités françaises ne peuvent pas tenir un double discours. Lors du Sommet de Paris, le Président français et son ministre des Affaires étrangères ont vanté les exemples positifs de transitions militaires au Tchad et au Soudan, puis quelques jours tard, se sont offusqués que des militaires maliens reprennent un pouvoir qu’ils avaient déjà. Il ne faut pas oublier que la France a justifié le modèle tchadien en disant que le modèle de transition militaire malien fonctionne », note-t-il.

Des arguments non convaincantes de Paris

Les réactions de Paris, condamnant la prise de pouvoir au Mali par les militaires, ont été argumentées par le fait que l’action politique des militaires « est dangereuse et remet en cause l’efficacité de la lutte contre les groupes armés terroristes ». Une idée que Dupuy balaie du revers de la mains en donnant d’exemple concret de ce que la stratégie militaire de lutte contre le terrorisme est toujours en place et que l’armée malienne reste concentrée sur sa mission régalienne.

« La preuve contraire est intervenue, lorsque l’armée malienne a éliminé Oumar Sambangna, chef djihadiste du fief djihadiste du Markaz, au centre de Bamako, et qui avait pris le maquis dans la région du Macina. Cette opération importante s’est déroulée le 23 mai, en pleine crise politique », a précisé Dupuy pour mettre en déroute les arguments fallacieux de Paris pour tenter de diaboliser l’action des militaires au Mali.

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