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Côte d’Ivoire – Affaire Laurent Gbagbo: «la CPI et les Nations unies se sont couvertes de ridicule»

L'ancien diplomate français en service en Afrique, Laurent Bigot

L'ancien diplomate français en service en Afrique, Laurent Bigot @SenePlus

L’ancien diplomate français Laurent Bigot, est revenu sur le transfèrement de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo à la Cour Pénale Internationale (CPI) et a indiqué que cela était une manœuvre politique et une grave erreur.

Pour Laurent Bigot,  » Dès le début, c’était une erreur. Malheureusement, l’erreur a duré une dizaine d’années, et Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont payé le pot cassé », a indiqué Laurent Bigot sur les antennes de RFI lors du Débat Africain de dimanche. L’homme se prononçait sur la déportation de Gbagbo à la Hayé après la crise électorale qui a secoué la Côte d’Ivoire en 2011, avec des milliers de personnes tuées, violées et déplacées.

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 » Ce fut une grave erreur de transférer Laurent Gbagbo à la CPI pour plusieurs raisons. La première, c’est que je savais dès le début, déclaré qu’il était impossible d’établir quelques preuves que ce soit, des accusations portées contre lui. Deuxièmement, c’était une manœuvre politique, ce n’était pas une manœuvre judiciaire liée au droit », a dénoncé l’ancien diplomate. Pour lui, il n’était question que de faire en sorte que Gbagbo et les cadres qui le soutiennent ne soient plus sur le territoire ivoirien  » parce qu’il représentait, même incarcéré, une menace politique pour le nouveau pouvoir ».

Implication de la CPI

Laurent Bigot poursuit son indignation et assure que « la CPI et les Nations unies se sont couvertes de ridicule dans cette affaire. Le déroulement du procès était une mascarade. L’accusation avait prévu 138 témoins, ils se sont arrêtés au bout de 82, tellement c’était ridicule. Pas un seul témoin n’a pu confirmer les accusations portées contre Laurent Gbagbo ».

« Le bureau du procureur s’est couvert de ridicule. Bensouda n’est apparue qu’une seule fois au procès Laurent Gbagbo. C’était à l’ouverture. Elle était en mission commandée; elle avait obligation d’apparaître. Elle n’est pas bête; elle savait très bien que son dossier ne tenait pas la route. Elle n’a pas voulu être associée à cette déroute politico-judiciaire », souligne l’ancien diplomate français Laurent Bigot.

Ces révélations de Bigot semblent « tenir la route » car finalement, à la fin d’une procédure marathon qui a finalement duré une dizaine d’années, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont ressorti libre et sans aucune accusation contre eux. Il va sans dire que le procureur de la CPI Fatou Bensouda, s’est laissé mêler à une sorte de règlement de compte politique entre des leaders d’un pays sans faire opposer aucune résistance. Ceci pourrait entacher sa crédibilité à l’avenir.

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