Incarcéré à la prison civile de Cotonou pour atteinte à la sureté de l’Etat et blanchiment de capitaux suite aux violences préélectorales passées, l’agrégé de droit public, le constitutionnaliste Joël Aïvo reçoit le soutien de ses paires intellectuels du Congo.
Le monde scientifique est en émoi depuis l’arrestation au Bénin, du Constitutionnaliste, Prof Frédéric Joël AÏVO. Les intellectuels de part le monde, n’ont pas cessé de dénoncer une «arrestation arbitraire». C’est au tour de l’ensemble des constitutionnalistes congolais ainsi que de l’Institut pour la démocratie, la gouvernance, la paix et le développement en Afrique (IDGPA) de dénoncer le sort qui est fait à «l’un des plus brillants constitutionnalistes africains» à travers un communiqué officiel.
« C’est avec une profonde consternation que Prof André Mbata, l’ensemble de constitutionnalistes congolais et l’Institut pour la démocratie, la gouvernance, la paix et le développement en Afrique (IDGPA) ont appris l’arrestation du Prof Frédéric Joël Aivo au Bénin.
Président de l’Association béninoise de droit constitutionnel (ABDC), Professeur Agrégé de Droit public, ancien Doyen de la Faculté de Droit de l’Université de Calavi, auteur de nombreuses publications scientifiques, Frédéric Joël Aivo est l’un de plus brillants constitutionnalistes africains.
Intellectuel organique de son peuple, Prof Aivo aura sacrifié plusieurs années de sa vie à l’enseignement, à la recherche et à la lutte pour le constitutionnalisme et la démocratie en Afrique en général et au Bénin en particulier. Prof Aivo aura également été de tous les combats pour l’Etat de Droit, les élections pluralistes, libres et transparentes ainsi que pour le respect des droits humains et des normes constitutionnelles par les dirigeants africains après plusieurs décennies de régimes autoritaires sur le continent.
Son arrestation arbitraire consécutive à son combat pour le constitutionnalisme et la démocratie est une mauvaise nouvelle pour le Bénin et pour l’Afrique dans son ensemble. Le Bénin qui avait été considéré pendant longtemps comme un modèle semble renouer avec les vieux démons de l’autoritarisme.
Prof André Mbata et l’IDGPA demandent instamment aux Autorités béninoises d’honorer la longue tradition démocratique du peuple béninois qui avait tourné le dos à la dictature depuis son invention de la Conférence nationale souveraine en respectant les droits de tous les citoyens béninois, y compris les universitaires et les opposants.
Les dirigeants actuels du Bénin devraient également honorer leurs propres engagements pris devant Dieu, la Nation et les manes des ancêtres en respectant la Constitution et les droits fondamentaux qui y sont consignés. La libération immédiate du Prof F.J.Aivo sera une démonstration louable de la volonté des Autorités béninoises et en particulier celle du Président Patrice Talon de ramener le pays sur la voie du constitutionnalisme et de la démocratie. » Un communiqué signé du Chef de Travaux, Célestin Ekoto, coordonnateur national de l’IDGPA en République Démocratique du Congo.
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Pour rappel, le candidat recalé à la présidentielle du 11 avril dernier séjourne, depuis la soirée du vendredi 16 avril dernier, à la prison civile de Cotonou. Il a été placé sous mandat de dépôt par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) pour les infractions « d’atteinte à la sûreté de l’Etat et blanchiment de capitaux ».