J’ai fait partie de ceux qui furent émus aux larmes lors de la victoire aux dernières présidentielles béninoises, de Patrice Talon face à Lionel Zinsou car, à mes yeux, Talon représentait la souveraineté africaine face au supplétif de la France qu’était et continue d’être Zinsou.
Mais comment doit-on réagir lorsque l’on constate, depuis son élection, la systématique fuite en avant du président Talon face aux questions de souveraineté? Comment justifier cette humiliation qui consiste à faire licencier Yves Ogan du parlement pour le seul et unique motif qu’il a eu la dignité de s’opposer à cette mascarade de Franc Cfa maquillé de manière ridicule en Eco?
Comment doit-on réagir quand son ministre de l’intérieur SACCA Lafia me menace de manière mafieuse en me stipulant que l’État béninois va, je cite, restreindre le périmètre de mes libertés individuelles si je continue à déranger ses partenaires après que j’aie dénoncé le rôle CLEF qu’occupe Alassane Dramane Ouatarra, au sein de la Françafrique?
Comment doit-on réagir quand certains journalistes de TV locales béninoises m’appellent pour me dire qu’ils ont reçu l’ordre d’en haut de ne plus me recevoir en plateau, de peur que je tienne des propos qui dérangent, après que j’aie critiqué le fait que la gestion du port de Cotonou soit confiée à des Belges plutôt qu’à des africains
Si fort pour réprimer ses concitoyens, mais si docile face à l’Occident.
J’aimais le président Talon, il a fait plus que beaucoup de ses pairs sur le terrain du développement, le nier serait de la malhonnêteté. Mais on ne développe pas un pays sans appliquer le principe de SOUVERAINETE. On ne développe pas un pays en tuant la liberté d’expression.
Kemi Séba