Sergent Markus aussi s’invite dans le débat sur la comparaison de Suspect 95 aux rappeurs béninois. Il fait un bref rappel de l’historique du Rap Béninois, qui selon lui ne s’est pas construit sans le Rap ivoirien.
Suspect 95 comparé aux rappeurs béninois et ça parle depuis quelques jours sur la toile. Pour Sergent Markus, il s’agit d’une vaine polémique qui n’a pas sa raison d’être. Il expose l’historique du rap béninois et fait constater qu’il doit son implantation au rap ivoirien. « Frères et sœurs béninois, il est écrit dans le marbre que, même avant le Sénégal, la Côte-d’Ivoire fut la terre d’entrée du hip-hop et du rap en Afrique francophone… », a-t-il écrit.
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En effet, depuis 1984-1985, il y avait déjà Abidjan City Brakers dont était membre Yves Zogbo Junior. Au CM1, j’ai vu leur spectacle au Hall des arts de Cotonou et j’en ai reçu une claque, et depuis je ne m’en suis pas remis. La preuve, l’esprit hip-hop ne m’a jamais quitté.
Sergent Markus
En 1990, le rap ivoirien a connu une autre dimension avec de nombreux artiste dont Samarakolo, RAS, MAM, Stézo, Almighty, Neftaly, 1549, etc. « A l’époque, le grand frère Steve Facia, par son émission Stars Music à l’ORTB, était l’un des rares acteurs à nous montrer le game ivoirien », précise Sergent Markus, rappeur béninois.
Même mes amis de Sakpata Boys ont dû se rendre à Abidjan, se chercher pour y enregistrer leur premier album AMEN sorti en 1996 (considéré comme le 1er album de rap du Bénin)… Et plus tard encore, leur album HIP-HOP FROM VOODOOLAND enregistré au studio de Youssou N’dour a été arrangé par l’Ivoirien Neftaly.. Le plus grand de nos collectifs, ARDIESS POSSEE ( dont je fus membre fondateur) est né en 1996, quoique des actions éparses étaient menées par certains groupes..mais on ne pouvait pas tutoyer nos confrères du bord de la lagune Ebrié.
Sans ambages, Sergent Markus conclut en ces termes : « En somme, entre nous, historiquement, le rap béninois doit un énorme respect au rap ivoirien. Arrêtons toute polémique et travaillons! »