Hué et conspué pour son choix de mettre le brésilien Alisson Becker en tête de liste du classement du Ballon d’or au détriment de Sadio Mané, le journaliste ivoirien Adam Khalil est sorti de son silence pour expliquer les raisons qui ont milité pour ce choix surprenant. Le correspondant de Canal + a invité les africains à dépasser les considérations de race pour faire des débats objectifs sur les performances des candidats à ce trophée.
Au lendemain de l’attribution du Ballon d’or 2019 à Lionel Messi, plusieurs voix sur le continent africain se sont élevées pour dénoncer l’injustice faite à Sadio Mané, grand favori pour le titre. En ligne de mire, les journalistes africains qui dans leur grandes majorité n’ont pas classé l’attaquant des Reds en première position. Auteur d’une saison plus qu’aboutie en Europe et en Afrique, le Sénégalais n’a malheureusement pas eu l’assentiment des votants sur le continent qui ont préféré donner leur voix à Lionel Messi, Virgil Van Dijk ou encore Cristiano Ronaldo. Un choix inacceptable pour plusieurs observateurs et les internautes qui ont fustigé cette habitude des africains contre leurs frères et qui malheureusement se répète chaque année.
A lire aussi : Premier League (J15) : José Mourinho s’incline à Manchester United, Sadio Mané brille
Mais pour Adam Kalil, le journaliste qui vote au nom de la Côte d’Ivoire depuis 2017, le lynchage médiatique dont fait l’objet, les votants sur le continent est injuste. Au micro du site Vibe Radio.CI, le journaliste correspondant chez Canal + et France Football explique pourquoi son choix ne s’est pas porté sur Sadio Mané, mais plutôt Alisson Becker : « Comme choix n°1 j’ai coché Alisson Becker, le portier de Liverpool. En seconde position, Sadio Mané, 3e Virgil Van Dijk, 4e Marhez et 5e Mbappé. Le portier Brésilien de Liverpool a remporté la Champions League, la Copa America avec le Brésil, il a été le meilleur gardien de but des championnats européens. Les gardiens de buts malheureusement occupent un rôle ingrat, les joueurs de champs font souvent de l’ombre à ces derniers qui ont un rôle capitale dans la performance de leur équipe. Je n’ai donc pas opté pour Sadio Mané parce que pour moi Mané doit s’imposer d’abord sur l’échiquier africain, notamment la compétition majeure qu’est la CAN et cela n’est pas encore le cas. Il n’a pas remporté la CAN, il n’était pas non plus le meilleur joueur de la compétition. La 4e place, c’est un rang conforme à ses qualités actuelles, il faut l’accepter, parce que c’est la deuxième fois qu’un Africain occupe un tel rang honorable après Drogba », a fait remarquer le consultant ivoirien.
A lire aussi : Coupe CAF : ESAE FC face à son destin
Le journaliste s’est insurgé contre certains détracteurs sur le continent, indéfectibles supporters du joueur Africain Mané : « Ecoutez, le choix du ballon d’or, ce n’est pas un vote clanique ou communautaire, il faut que les Africains retirent cette idée de la tête. Il ne s’agit pas de dire comme on est Africain on doit voter le joueur représentant l’Afrique. Le ballon d’or est régi sur des critères objectifs. Que les gens sortent de l’émotion », a-t-il interpellé.
A lire aussi : Bénin: Bientôt une Direction Technique Nationale (DTN)
Adam Kalil s’offusque de voir que certaines opinions taxent de scandaleux le choix du ballon d’or 2019 : « Il faut sortir dans cette forme de victimisation. En 2012, Drogba est finaliste malheureux de la CAN. Il est vainqueur de la ligue des champions après avoir scoré aux ultimes instants du match. Il marque le tir au but victorieux qui donne la coupe, la ligue des champions à Chelsea. Toutefois les Africains ne se sont pas autant émus quand Drogba n’a pas gagné le ballon d’or. Il en est de même pour Eto’o et Yaya Touré à qui on pouvait revendiquer des ballons d’or autant. Pour moi, Messi a été le meilleur au regard de ces performances reconnues dans les 4 coins du monde, il faut le reconnaître et accepter cela », a-t-il dit.