Politique

Saïf al-Islam Kadhafi traqué par la CPI

Le procureur en chef de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, ne lâche pas l’affaire en ce qui concerne trois figures libyennes accusés de crimes internationaux graves.

Fatou Bensouda a appelé le weekend dernier, les Etats et les gouvernements à aider à traduire devant la CPI, le fils de l’ancien dirigeant libyen, Saïf al-Islam Kadhafi et deux autres personnalités dont Mustafa Busayf Al-Werfalli et Al-Tuhamy Mohamed Khaled. La cour de justice internationale de la Haye avait lancé un mandat d’arrêt international contre ces derniers. La sollicitation de leur arrestation a été faite aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies, lors d’une réunion consacrée à l’épineux problème de retour et de la consolidation de la paix en Libye, tenue le week-end dernier, rapporte l’ADIAC.

« Je suis heureuse de vous informer que mon bureau a encore progressé dans ses enquêtes existantes et continue de travailler sur les demandes de nouveaux mandats d’arrêt », a déclaré Bensouda. Elle a aussi souligné que la Libye devrait obligatoirement arrêter le fils de Mouammar Kadhafi, et le livrer à la CPI. « L’échec de l’exécution des mandats d’arrêt ne se limite pas au cas de Saïf al-Islam Kadhafi. Le mandat d’arrêt de la CPI contre Al-Tuhamy Mohamed Khaled est en suspens depuis plus de six ans. En outre, les deux mandats d’arrêt à l’encontre de Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli n’ont toujours pas été exécutés plus de deux ans après le premier mandat. Ces trois fugitifs de la CPI, accusés de crimes internationaux graves, doivent être arrêtés », a-t-elle ajouté.

Appel à Haftar

Selon des informations dont disposerait le bureau du procureur, Saïf al-Islam Kadhafi se trouverait à Zintan, en Libye. Al-Tuhamy Mohamed Khaled, quant à lui, serait au Caire, en Egypte, pendant que Mustafa Busayf Al-Werfalli serait promu par l’Armée nationale libyenne (LNA), dirigé par le général Khalifa Haftar. « Cette promotion indique clairement que le général Khalifa Haftar, commandant de l’Armée nationale libyenne, n’a aucune intention de poursuivre véritablement Busayf Al-Werfalli pour les crimes allégués dans les mandats d’arrêt de la CPI », a déploré la procureure, appelant Haftar à coopérer avec la cour en lui livrant Busayf Al-Werfalli.

Pressions sur la Libye

« La CPI demande à tous les États de faire tout ce qui est en leur pouvoir afin que les trois accusés recherchés soient remis à la Cour. Parce que, les auteurs de crimes internationaux graves s’enhardissent lorsqu’ils pensent qu’ils ne seront jamais traduits en justice. Le cycle de l’impunité fournit un terrain propice aux atrocités en Libye. Pour le rompre, un effort international concerté est nécessaire pour garantir que les auteurs d’atrocités criminelles rendent compte de leurs actes », a conclu Fatou Bensouda.

La situation en Libye continue d’être grave, d’autant plus que depuis avril dernier, plus de cent civils ont été tués, trois cents blessés et cent vingt mille personnes déplacées en raison d’affrontements. Face à ce tableau sombre, l’implosion de ce pays doit peser lourdement sur la conscience de la communauté internationale et inciter à la prise des mesures significatives pour aider les autorités libyennes à stabiliser le pays et à mettre fin au cycle de la violence, aux atrocités et à l’impunité.

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