Dans entretien exclusif accordé dans la soirée du jeudi 7 novembre 2019 à RFI et France 24, le président de la République Patrice Talon a évoqué plusieurs sujets d’actualités dont le cas de l’ancien président Boni Yayi parti à l’étranger pour des soins sanitaires. Le chef de l’Etat a souhaité que son prédécesseur rentre au pays.
Parti à l’étranger pour se faire soigner après la levée du dispositif sécuritaire érigé à son domicile à Cadjèhoun suite aux troubles postélectorales, l’ancien président de la République Boni Yayi n’est toujours pas rentré au pays. Sillonnant le continent, l’ex chef d’Etat tente de rallier à sa cause ses pairs africains sur la situation politique de son pays qu’il juge délétère. Mais pour son successeur, il est temps que l’ancien patron de la BOAD rentre au pays. «C’est tout mon souhait que le président Boni Yayi rentre au Bénin, c’est un ancien président du Bénin», a déclaré Patrice Talon.
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Interrogé jeudi soir par les journalistes de RFI et France 24, le locataire de la Marina estime que l’ex président Boni Yayi est désormais une personnalité particulière dans l’espace de vie au Bénin. Dans ses explications, l’ancien magnat du coton a beaucoup plus mis l’accent sur l’alternance politique qui est en passe d’être une réalité en Afrique malgré quelques poches de résistance. C’est pour cela que, fait-il savoir, quelqu’un qui a été président de la République et qui peut être même confondu dans des choses répréhensibles doit faire l’objet d’un traitement particulier.
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Confiant avoir «beaucoup regretté l’implication de l’ancien président Boni Yayi dans ce qui s’est passé», le numéro 1 béninois souhaite cependant que son « ami » revienne au pays. «….mon souhait était qu’il rentre, qu’il montre au peuple béninois que même s’il a désapprouvé la manière dont les élections se sont passées par la mise en œuvre des nouvelles lois et que cela a pu amener des violences et consorts, nous sommes capables de tirer un trait sur cet évènement difficile pour nous et que chacun dans la sagesse, continue de contribuer à un environnement de paix et de développement», a-t-il confié.
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Pour Patrice Talon, le président d’honneur des FCBE n’a plus d’excuse pour ne pas revenir au pays d’autant plus qu’il y a plus de raison qu’il soit poursuivi pour son supposé implication dans les évènements malheureux survenus à Cadjèhoun. «….c’est très bien que le président Boni Yayi rentre d’autant qu’aujourd’hui plus personne ne doit craindre les suites de son action (à cause de la loi N°2019-39 portant amnistie des faits criminels, délictuels et contraventionnels commis lors des élections législatives d’avril 2019.ndlr). Donc, il n’a plus rien à craindre, même s’il avait des inquiétudes quant à l’interpellation d’un juge», a-t-il ajouté.