Depuis mardi, la résidence « les filaos » de l’ancien président Béninois le Général Mathieu Kérékou est militarisé et l’Etat procéderait à la récupération des lieux. Ceci a suscité une polémique au sein de l’opinion et une vague d’indignations dans les commentaires sur les réseaux sociaux. Afin d’éclairer les uns et les autres sur le sujet, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Alain Orounla, s’est exprimé sur la chaîne locale Canal3, lors de l’émission Actu-matin.
Selon le ministre, la décision de prendre possession de la résidence de l’ancien chef de l’Etat pour en faire usage dans le cadre d’un projet culturel, est une décision de l’Etat et non celle d’un seul homme en la personne de Patrice Talon. « Je voudrais d’abord souligner que la décision d’embellir cet espace n’est pas une décision de Talon, mais la décision d’un gouvernement composé de plusieurs membres qui ne peuvent décider de saccager contrairement à ce qui est dit et affirmé, la mémoire du général Mathieu Kérékou », a indiqué Alain Orounla.
Il a tenu aussi, à mettre au clair les zones d’ombre autour de l’acquisition par le général, dudit domaine. En effet, selon Moise Kérékou, un des fils de l’ancien président, ce dernier aurait manifesté son intention d’acquérir le domaine et même aurait déjà, dans le temps, versé une somme de 3 milliard. Faut ! Martèle le porte-parole du gouvernement. « Je voudrais rappeler qu’il ne s’agit pas de la propreté du Général Mathieu Kérékou mais de la propriété de l’Etat que le général a occupé pendant 50ans et n’a jamais manifesté le souhait ni le souci de l’acquérir sinon on aurait des éléments plus probants », a-t-il déclaré sur la chaîne Canal3.
Pas de polémique
On pourrait passer des jours et des jours à se demander qui des deux parties à raison. Mais en l’absence de preuves d’une réelle acquisition de ce domaine par une personne physique, l’Etat ne peut que se déclarer propriétaire, explique le ministre. « Il ne peut pas y avoir de polémiques tout simplement parce que la succession du général a été prévenue de cette situation et n’a jamais apporté la preuve contraire de la non propriété du général », déclare Orounla.
« Le gouvernement n’a connaissance d’aucune transaction de 3 milliards et l’ambassadeur Moïse Kérékou n’a apporté aucune pièce il n’était même pas affirmatif, il était dans le doute dans l’expectative. Je crois qu’une transaction de 3 milliards laisse des traces et je crois que l’lorsqu’on a versé 3 milliards, on a au moins un titre de propriété ou un document qui constate que ces 3 milliards ont été versés dans le cadre d’une acquisition de ce domaine », a poursuivi le ministre avant de souligner que «le désir supposé du général d’acquérir ce domaine ce serait matérialisé tout au moins » par une preuve de la démarche de Kérékou sur la procédure prévue par la loi, pour un chef d’Etat qui veut acquérir un domaine.