La Gambie vient de déposer une plainte en bonne et due forme contre le Myanmar, auprès de la Cour internationale de justice (CIJ). Le pays africain accuse officiellement le Myanmar de génocide contre les musulmans Rohingya.
Selon un rapport de la BBC, une action en justice a été intentée par la Gambie, petit pays d’Afrique de l’Ouest, contre le Myanmar (ex Birmanie) pour le traitement réservé par les autorités du pays à la minorité musulmane Rohingya. En effet, dans un rapport publié en 2018, l’ONU a affirmé que l’armée du Myanmar avait commis des actes de massacre violents contre les musulmans du pays, indiquant que les responsables de l’armée devraient être traduits en justices pour de tels crimes qui constituent en réalité un génocide. Mais les autorités du pays ont rejeté le rapport de l’ONU.
Des milliers de Rohingyas ont été tués et plus de 700 000 ont fui vers le Bangladesh voisin lors d’une opération de répression menée par l’armée dans le pays à majorité bouddhiste en 2017, souligne le rapport cité par BBC. La Cour pénale internationale (CPI) a ouvert une enquête préliminaire sur les crimes reprochés au Myanmar contre sa minorité musulmane Rohingya, l’année dernière ; cependant, vu que le Myanmar n’a pas ratifié l’acte d’adhésion à cette cour de justice internationale, et qu’aucune plainte n’a été déposée, le travail de Fatou Bensouda et de ses collègues reste compliqué.
Pourquoi la Gambie dépose-t-elle une plainte?
La plainte gambienne a été déposée devant la CIJ, aussi connue sous le nom de tribunal mondial, à La Haye lundi. Le pays, qui est majoritairement musulman, bénéficie également du soutien de l’Organisation de coopération islamique (OCI), composée de 57 membres, et d’une équipe d’avocats internationaux, indique BBC. La Gambie est signataire de la convention sur le génocide de 1948, tout comme le Myanmar. Cette convention engage les Etats signataires à prévenir et à punir le crime de génocide. Dans son dossier, la Gambie a demandé à la cour de mettre en œuvre une injonction pour s’assurer que le Myanmar « mette fin immédiatement aux atrocités et au génocide contre son propre peuple Rohingya », rapporte BBC.
Selon la même source, Abubacarr M Tambadou, procureur général et ministre de la Justice de la Gambie, a été le fer de lance de cet effort. Auparavant, il avait travaillé au Tribunal pénal international pour le Rwanda pour enquêter sur le génocide de 1994 dans ce pays. Le mois dernier, M. Tambadou a déclaré à la BBC qu’il était motivé à agir après avoir entendu parler de meurtres brutaux, de viols et de tortures infligés à des survivants lors d’une visite dans un camp de réfugiés Rohingya au Bangladesh.