Une délégation de la Cour pénale internationale a terminé une visite de travail en Guinée et a fait des recommandations aux acteurs politiques du pays.
La cour, dans une déclaration de son procureur en chef, Fatou Bensouda, a demandé au gouvernement guinéen et à l’opposition, de privilégier la voix du dialogue après les incidents survenus ces derniers jours dans le pays. Bensouda a averti les deux parties que la justice basée à La Haye pourrait se saisir de ces tensions. « Suite aux informations faisant état de nombreux épisodes de violence en Guinée au cours des dernières semaines, j’appelle tous les acteurs et leurs partisans à s’abstenir de la violence et à reprendre le dialogue afin d’éviter de nouvelles victimes », a déclaré le procureur en chef de la CPI, Fatou Bensouda.
« Toute personne qui commet, ordonne, incite, encourage ou contribue de toute autre manière à la commission de crimes atroces (…) est passible de poursuites par les tribunaux guinéens ou par la CPI », a-t-elle déclaré.
Les violences ont fait au moins 16 morts dont un policier depuis le début des manifestations, à la mi-octobre, selon l’opposition, faisant des dizaines de blessés et d’arrestations. Conde, 81 ans, est devenu le premier président guinéen élu démocratiquement en 2010, mais des critiques affirment que son règne a été entaché par une répression croissante de la dissidence. Le président, dont le second mandat se termine l’année prochaine, a lancé des consultations constitutionnelles en septembre, affirmant que la loi fondamentale de l’ancienne colonie française « concentre les intérêts des entreprises » et nécessite une réforme. L’opposition, craignant que le président ne tente de faire adopter un amendement lui permettant de briguer un troisième mandat, est descendue dans les rues.