La justice ivoirienne est déterminée à juger le président du congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples Cojep). Charles Blé Goudé, acquitté par la CPI connaîtra aussi un procès devant un tribunal criminel.
Ouvert en 2012 à Abidjan, le procès de Charles Blé Goudé n’a pas connu son épilogue malgré son transfèrement à La Haye. C’est l’essentiel de la déclaration du procureur général de la cour d’appel Marie-Leonard Lebry. D’après lui, la procédure enclenchée depuis 2012 suit son cours et l’ex-ministre devra être jugé par la justice de son pays. Les faits, « crimes contre les populations civiles » et « crimes contre les prisonniers de guerre » ont été requalifiés après la récente réforme du Code pénal en Côte d’Ivoire. Le filleul de Laurent Gbagbo est désormais poursuivi pour « crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre ». « Les faits pour lesquels M. Blé Goudé est poursuivi devant les juridictions ivoiriennes actuellement concernent les actes de tortures, homicide volontaire, traitements inhumains, atteintes à l’intégrité physique, viols, assassinats commis durant les barrages d’auto-défense dans le courant de l’année 2010 et 2011 » a expliqué le procureur.
Mercredi, la défense du président du Cojep a claqué la porte au tribunal dénonçant un vice de procédure et une méconnaissance des textes. Pour Me Clavaire Ndri Kouadio, les faits reprochés à son client ont été abrogés du nouveau pénal en vigueur en Côte d’ivoire. Il justifie aussi la mauvaise posture de la justice par le refus de mise à disposition du document de transfèrement de son client à la CPI. La justice ivoirienne c’était déclarée incompétente pour les mêmes faits, et après l’acquittement de Blé Goudé, celle-ci revient à la charge dans la même affaire, un revirement que regrette l’avocat. Dans l’opinion publique, ses partisans y voient un procès politique contre l’ex-secrétaire général de la Fesci qui affiche de plus en plus ses ambitions politiques.
