Jeudi, le président libanais Michel Aoun, a exprimé sa volonté de rencontrer les manifestants afin de trouver la meilleure solution à la crise économique croissante du pays. Une sortie qui intervient alors que les manifestations continuent malgré l’annonce de réformes par le premier ministre.
Au huitième jour des manifestations au Liban, le président de la république a décidé de prendre les choses en main. Il a appelé jeudi à une rencontre entre lui et les manifestants afin de trouver ensemble une issue à la crise qui paralyse le pays. Les manifestations sans tête dirigeante ont été déclenchées par les nouvelles taxes proposées et se sont transformées en une révolte nationale contre les dirigeants du pays que les manifestants accusent de corruption et de mauvaise gestion. Le président libanais a indiqué que les réformes du premier ministre constituent une « première étape pour sauver le Liban et éliminer le spectre de l’effondrement financier et économique ».
Le président, dans un discours télévisé le président s’est aussi engagé tenir compte de certaines revendications des manifestants et assure qu’il va lutter contre la corruption au sein de l’Etat, soutiendrait les nouvelles lois, y compris les propositions de législation visant à lever le secret bancaire et à supprimer l’immunité des présidents, des ministres et des législateurs. Ces différentes mesures pourraient ouvrir la voie à des enquêtes. Se positionnant comme solidaire des griefs de protestation, il a déclaré que la corruption nous avait « dévorés jusqu’à nous ». « J’ai entendu de nombreux appels pour faire tomber le régime », a-t-il déclaré. « Le régime ne peut pas être changé sur les places … cela ne peut se faire que par le biais d’institutions étatiques. »
« Revoir le gouvernement actuel »
Hariri et Aoun ont tous deux averti qu’une démission du gouvernement créerait un autre vide, alors que le pays a désespérément besoin d’un gouvernement qui promulgue des réformes pour aider l’économie en difficulté. Cependant, il a déclaré qu’il était « nécessaire de revoir le gouvernement actuel ». « Mon appel aux manifestants: je suis prêt à rencontrer vos représentants qui portent vos préoccupations à l’écoute de vos demandes spécifiques. Vous entendrez parler de nos craintes quant à l’effondrement financier », a-t-il déclaré. « Le dialogue est toujours le meilleur pour le salut. Je vous attends. »
Les commentaires d’Aoun sont ses premiers commentaires depuis le début des manifestations, mais son discours a suscité beaucoup de dérision lors de manifestations organisées dans la capitale libanaise, Beyrouth et dans d’autres villes. Des dizaines de manifestants écoutant le discours au haut-parleur devant le parlement de Beyrouth l’ont hué et ont repris leurs appels en faveur d’une réforme fondamentale.
Source : Aljazeera