L’opposant Jean-Marie Mokoko a boycotté la décision du juge l’autorisant à se rendre aux obsèques de sa mère. Le condamné s’offusque contre le traitement particulier dont il bénéficie de la part de la justice de son pays.
L’ancien général des forces armées congolaises Jean-Marie Mokoko purge depuis 2017, une peine de 20 ans de prison. Autorisé pour se rendre à la cérémonie d’enterrement de sa maman, « l’ennemi juré » de Dénis Sassou Nguesso a décliné l’offre du juge d’application des peines. Ses deux permissions prennent en compte ce samedi 26 et le lundi 28 de 9h à 15h pour les obsèques et puis le conseil de famille. Par la voix de son conseil Maître Jean-Philippe Esseau, il a intimé l’ordre à sa famille d’enterrer sa mère, refusant ainsi de sortir de la prison.
« Le général Jean-Marie Michel Mokoko constate, à travers cette décision, une occasion de plus, de vouloir le mettre à genoux. Il garde le moral et il n’accepte pas cette décision. Il laisse à sa famille le soin d’enterrer sa maman. Il est fils unique et il avait souhaité obtenir une permission régulière, comme tous les autres condamnés, de cinq jours au moins, afin d’avoir l’occasion d’aller accueillir la dépouille mortelle de sa maman à son arrivée à l’aéroport de Maya-Maya et de la conduire à la maison. Il n’accepte donc pas cette décision qui consiste à réduire sa liberté une fois de plus » a-t-il expliqué à RFI. Ancien conseiller du président Dénis Sassou Nguesso, Mokoko s’est mué en opposant au régime. Il refusa de reconnaître sa défaite à la présidentielle de 2016 et fut arrêté, jugé et condamné à 20 ans de prison. Lors du dernier déplacement de Sassou Nguesso à Paris, Emmanuel Macron avait appelé le chef d’Etat à agir pour Mokoko.