L’ancien député et secrétaire général du parti politique Restaurer l’Espoir (RE), Guy Mitokpè s’est prononcé sur le dialogue politique initié par le président de la République dont sa formation politique n’a pas été conviée. Lors d’un entretien accordé au quotidien La nouvelle tribune, il a donné son avis sur la loi sur l’amnistie annoncée dans les conclusions dudit dialogue.
L’une des résolutions issues du dialogue politique qui s’est déroulé du jeudi 10 au samedi 12 octobre dernier, est l’abandon des poursuites sur les personnes condamnées et auteurs des événements des 1er et 2 mai et ceux relatifs aux faits intervenus à Tchaourou et Savè. Pour cela, une proposition de loi sur l’amnistie de ces derniers est en train de vouloir être adoptée au parlement. Mais pour Guy Mitokpè, il y a des préalables à régler d’abord avant de parler d’amnistie. Selon le secrétaire général du parti de l’ancien ministre de la défense Candide Azannaï, tant qu’on n’aura pas une idée claire sur les soldats qui ont tiré à balle réelle ainsi que le donneur d’ordre, on ne pourra pas parler d’une quelconque amnistie.
« On ne peut pas parler d’amnistie des derniers événements sans situer les responsabilités. Nous avons vu des soldats tirés. Qui sont ces soldats? Qui a donné l’ordre? Que s’est-il réellement passé? Nous voulons avoir la lumière sur ce qui s’est passé. Tant qu’il n’aura pas une clarification de ce qui s’est réellement déroulé, qu’on puisse situer les responsabilités, qu’on puisse même faire une autopsie et une contre autopsie de ceux qui sont décédés, du nombre de ceux qui sont tombés, tant qu’on ne puisse pas connaître les responsables de ce qui s’est réellement déroulé, on ne peut pas parler d’amnistie », a laissé entendre le député de la 7è législature.
Amnistie ou une diversion ?
Pour ce dernier, la vérité doit être connue de tous. Car, à l’en croire, l’amnistie dont il est question ici ne concerne pas uniquement ceux qui ont été condamnés et emprisonnés mais cela prend aussi en compte les personnes qui ont tiré sur la population. « Parce que quand on parle d’amnistie ici, les gens ont l’impression que c’est uniquement ceux qu’on a arrêtés arbitrairement et qu’on a jeté dans les geôles. Il faudrait qu’on situe les responsabilités pour qu’on puisse comprendre que l’amnistie ici, je pense que c’est une porte de sortie honorable qu’ils sont en train de chercher trouver à ceux qui ont impunément tiré sur nos populations », a fait savoir Guy Mitokpè.