Dans un communiqué en date du 7 septembre 2019, l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (UNSTB) a condamné les violences xénophobes constatées en Afrique du sud et au Nigéria. Tout en prévenant des conséquences de ces actes sur le continent, l’UNSTB invite les deux pays à privilégier la voie du dialogue. Lire ici le communiqué complet.
*Union Nationale des Syndicats de Travailleurs du Bénin (UNSTB)*
*DÉCLARATION SUR LES VIOLENCES ENTRE LE NIGERIA ET L’AFRIQUE DU SUD*
*Assez, Mandela se retournerait dans sa tombe !*
Les dates 2, 3 et 4 septembre 2019 resteront à jamais gravées dans l’esprit des peuples africains, tant que durera l’humanité. Trois dates à jamais entachées d’infamies dans l’histoire de l’Afrique du Sud. Et pour cause!!! Le pays de la victoire sur l’apartheid tombe à nouveau sous le spectre d’un mal qui le ronge du dedans : la xénophobie.
C’est avec beaucoup de regrets et d’amertume que l’Unstb a constaté comme bon nombre de pays africains et du monde, l’horreur qui se vivait en Afrique du Sud, un pays qui, pourtant, de par son expérience de la fraternité, de la justice et de l’égalité a donné l’exemple de la cohabitation interraciale en Afrique.
Aujourd’hui, l’Unstb condamne avec la dernière rigueur les violences orchestrées en Afrique du Sud ces 2, 3 et 4 septembre 2019. Elle désapprouve davantage le Nigéria qui est entré dans la danse avec une violente rupture diplomatique d’avec l’Afrique du Sud et des mesures radicales, alors qu’il était attendu de lui, qu’il prenne de la hauteur en privilégiant le dialogue diplomatique. L’un comme l’autre ont jeté de l’opprobre sur la teneur des coopérations multilatérales que tous deux entretenaient pour le bonheur des peuples africains.
C’est d’autant plus regrettable que cela soit en plein 21 ème siècle où des efforts colossaux se font pour renforcer les liens entre les pays d’un même continent, que de telles abjections se font dans une Afrique déjà fragilisée.
De la bassesse, il n’existe pas de mots plus dur et plus blâmant pour décrire les comportements peu commodes, à la limite du tolérable et aux antipodes de la civilisation que ceux de l’Afrique du Sud et du Nigeria.
Aujourd’hui, l’Afrique du Sud vit écartelée et par ricochet, c’est l’Afrique toute entière qui trouve sa paix et sa cohésion menacées.
C’est pourquoi, en prélude à ses recommandations urgentissimes, l’Unstb rappelle aux deux pays, les principaux instruments internationaux de protection des droits humains, notamment les conventions fondamentales de l’Oit en faveur des travailleurs migrants dont la 143, la 97, la 86 et la 51 qui exposent si bien les droits et devoirs du travailleur migrant. L’Unstb, en rappelant ces instruments internationaux de l’Oit interpelle le Gouvernement de l’Afrique du Sud à mettre un terme immédiat par tous les moyens, aux violences exercées sur les migrants, notamment les nigerians. Elle s’insurge contre le manque de dynamisme observé dans la réaction des autorités sud-africaines et invite le ministre sud-africain des affaires étrangères à entrer au plus tôt en contact avec son homologue nigérian. Elle rappelle par ailleurs au Nigéria qu’en toutes circonstances, la voie du dialogue doit être priorisée et la mieux recherchée afin de maintenir la paix en consolidation sur le continent.
C’est pourquoi, l’Unstb invite le Nigéria à revoir sa tactique diplomatique qui frise la loi de Talion [“œil pour œil, dent pour dent”] comme ce fut le cas dans la fermeture de ses frontières avec le Bénin depuis plus de trois semaines. Le dialogue reste encore la meilleure voie et la plus efficace pour une sortie de crise avant qu’il ne soit trop tard pour tous. Nous ne voulons pas que le brasier parte de ces deux pays et que nos propres enfants s’entredéchirent.
Enfin, l’Unstb recommande au Réseau Spécial Migration Méditerranéennes Subsahariennes (Rsmms) de créer des centres d’alerte au sein des réseaux nationaux afin de prévenir de tel drame social et que les voies de dialogue soient ouvertes entre les deux pays par l’entremise de l’Union Africaine, ainsi que des autres structures partenaires à même d’intervenir pour qu’une solution rapide soit trouvée.
Elle en appelle au sens élevé de compréhension et de responsabilité des deux Nations pour subjuguer l’état de dégradation des relations dans lesquelles elles s’avancent dangereusement.
Plus jamais ça !!!!
Cotonou, le 07 septembre 2019
Le Secrétaire Général
*Emmanuel Zounon*