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Dieudonné Lokossou à Patrice Talon : « On n’a pas besoin d’assigner une mission particulière à la HAAC »

Sur l’émission 100% Bénin de Sikka Tv du mercredi 24 juillet 2019, l’ancien secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), Dieudonné Lokossou a donné son opinion sur l’état de la presse béninoise. Le  panafricaniste estime que la HAAC est une institution régie par des lois bien précises et il est inutile qu’on aille lui assigner une mission particulière.

La nouvelle mandature de la Haute Autorité de l’Audiovisuelle et de la Communication (HAAC) a été installée le lundi 22 juillet 2019. Présent à la cérémonie d’installation, le chef de l’Etat a indiqué aux 7 conseillers qu’il attend de cette mandature,  des initiatives « pour engager les uns et les autres dans les voies qui permettront de sortir le métier –journalisme, ndlr- de l’amateurisme et de la vénalité». Pour Dieudonné Lokossou, la tâche qui attend cette 6è mandature de la HACC est immense certes mais il n’est nul besoin qu’il faille lui donner une mission particulière.

Invité sur l’émission 100 % Bénin de Sikka Tv, l’ancien secrétaire général de Csa-Bénin a expliqué qu’avant de résoudre le problème dont souffre la HAAC, il faut jeter un regard rétrospectif sur le rendement des précédentes mandatures afin de connaitre réellement les maux qui gangrènent la presse béninoise. A ses dires, la presse a perdu ses lettres de noblesse à cause de la recherche de l’argent facile et de la corruption. Une corruption surtout favorisée par des acteurs politiques, croit savoir Dieudonné Lokossou.

« On avait une presse très réputée mais aujourd’hui vous avez des titres siamois… Lorsque vous allez dans une rédaction par exemple et on vous écrit, on vous dit c’est ça qu’il faut faire. Il faut mettre tels titres. Ce n’est pas bon. Ce n’est pas franc. On est entrain de prostituer une noble profession», déplore-t-il.  « Il revient aux journalistes de sortir de ce travers et de prouver à ceux (ndlr le monde politique, les acteurs politiques) qui les utilisent et viennent encore les dénoncer qu’ils sont réellement des professionnels», explique-t-il soulignant toutefois  que malgré tout, certains arrivent à résister à la sirène des acteurs politiques.

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Pour ce qui est de la mission confiée à la 6ème mandature de la HAAC  par le chef de l’Etat, le panafricaniste estime que l’institution est régie par des lois et que chaque conseiller sait le rôle qui est le sien. Alors lui assigner une mission particulière n’est pas nécessaire. « L’institution est régie par un texte de loi à partir de ce moment, on n’a pas besoin d’assigner une mission particulière aux gens », pense Dieudonné Lokossou. Pour lui, ce qui serait judicieux, c’est de faire en sorte que les décisions qui sortiront de cette nouvelle mandature ne soient pas orientées par la politique qui, à son avis a empoisonné les précédentes mandatures.

Pour mieux comprendre, le syndicaliste propose de s’interroger sur les actes posés par cette mandature « Si je prends le cas des journaux qui ont été fermés et plus spécialement un journal qui n’est pas aux ordres ‘’La nouvelle tribune’’ et que la Haac qui est chargée de réguler a assigné parce qu’il aurait diffamé le chef de l’Etat. (…) Même en France, les présidents assignent les journaux. Il ne revient pas à la Haac d’assigner», explique l’ancien Sg de la Csa qui souhaite que les journalistes puissent eux-mêmes diriger l’institution. « La haac est une structure où la politique ne doit pas intervenir, il est temps que les journalistes réfléchissent et que cette structure soit animée et dirigée par des journalistes», a-t-il conclu.

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