L’ancien directeur général de la police nationale, Louis Philippe Houndégnon nommé par l’actuel gouvernement au poste de Secrétaire permanent de la Commission nationale de lutte contre la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme a été suspendu de ses fonctions actuelles par arrêté ministériel datant du 28 juin 2019 pour indiscipline grave et mauvaise collaboration. Une situation qui a été motivée par une demande d’explication sur laquelle le mis en cause s’est prononcé.
A travers la note n°0199 MISP/SP-C du 12 avril 2019, le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique Sacca Lafia a notifié au Contrôleur général de Police, Louis Philippe Houndégnon de lui expliquer par écrit et ceci, dans les 48 heures, les raisons qui justifient les « propos discourtois, malveillants et injurieux » qu’il aurait tenu le 26 mars à l’endroit du Secrétaire général en présence de ses collaborateurs ; et la « posture agressive, irrespectueuse, avec des propos désobligeants et menaçants », qu’il aurait eu devant son ministre. Suite à cela, Louis Philippe Houndégnon a dans ses explications signifié à son ministre que juridiquement la « posture qui lui est reprochée est l’expression d’une résistance à l’illégalité ». A en croire le mis en cause, c’est suite au constat fait par les experts du Secrétariat permanent portant sur la modification « unilatérale » de l’avant-projet de décret portant création, attribution, organisation et fonctionnement de la Commission nationale de lutte contre la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme en République du Bénin alors que la version définitive du texte avait été déjà conjointement validée avec le ministre de l’Intérieur, que la tension est née.
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« Monsieur le ministre, cette manière de fonctionner du Secrétaire général est un manquement grave à l’article 35 de la Constitution du 11 décembre 1990 (…) Le Secrétaire général appartenant à la Police Républicaine, son grade de Contrôleur général le place d’office sous la préséance d’un officier général. En le réprimant verbalement, j’ai exercé les prérogatives que la loi me reconnait au titre de l’ordre d’autorité et de grade », a-t-il fait savoir clairement.
En ce qui concerne les faits qualifiés de posture agressive, irrespectueuse à l’égard du ministre et autres, le Contrôleur général Houndégnon, explique avoir été surpris que le ministre ait reconnu être l’auteur des modifications apportées au document, modifications qui ont selon le mis en cause « vidé le texte de son contenu, parce que limitant les attributions de la Commission seulement à la prévention, négligeant donc les volets « répression », « riposte », et « coordination » de la politique et de la stratégie de lutte contre la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme ». Une limitation des attributions de la commission qui selon l’officier général Houndégnon, induit un déséquilibre dans la cohérence de la politique.