A travers un point de presse tenu à son siège à Cotonou lundi 17 juin 2019, Social Watch s’est prononcé sur la crise sociopolitique qui secoue le pays depuis les élections législatives d’avril dernier. Tout en déplorant les violents incidents soldés par des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels, le réseau exige du gouvernement des explications et l’ouverture d’un dialogue entre tous les acteurs concernés pour une sortie rapide de cette crise qui n’a que trop durée.
Le réseau Social Watch n’est pas resté insensible aux vagues de violences constatées depuis plusieurs semaines dans le pays. Pour le réseau, cette tension sociale « serait due aux interpellations en rapport avec les soulèvements populaires de contestation du processus des élections législatives du 28 avril 2019 d’une part, et à l’assignation à domicile de l’ancien Chef de l’Etat Boni Yayi d’autre part ». Tout en déplorant ces incidents qui ont causés entre autres, des pertes en vies humaines, il demande au gouvernement d’expliquer aux populations, les raisons de l’assignation à domicile de l’ancien président Boni Yayi. Aussi, exige-t-il, « les gages de bonne foi et la concrétisation de l’engagement du Chef de l’Etat pour des échanges directs, francs et constructifs avec toute la classe politique au profit de notre bien commun, le Bénin».
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Selon le réseau, depuis l’avènement du renouveau démocratique, c’est la première fois que l’on assiste à des violences postélectorales avec un tel bain de sang. « Depuis la Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990, c’est la première fois que notre pays – Bénin, ndlr- est confronté à une telle crise postélectorale qui a fait couler beaucoup de sang », a déploré Social Watch Bénin lors de sa déclaration de presse lue par la présidente du Conseil d’administration Blanche Clarisse Sonon. Pour les membres de cette organisation de la société civile, la situation délétère dans laquelle végète le pays est la conséquence d’« un processus électoral d’exclusion avec des lois dont les insuffisances ont été relevées par la société civile, la classe politique elle-même y compris, le Président de la République et toute la communauté internationale ».
Selon Social Watch Bénin, c’est une situation que le Bénin aurait pu éviter « si les appels à des élections inclusives et apaisées avaient été entendus par nos dirigeants ». Cependant, il existe encore des voies de sortie de cette crise sans précédant, a en croire les conférenciers. Ceci passera, indiquent-ils « par un engagement résolu et sincère de tous les protagonistes dans la recherche de solutions pacifiques durables, avec humilité, abnégation et amour de la patrie ». Tout en indiquant qu’ils ont foi que cette crise sera résolue de manière pacifique, ils ont lancé un « appel à un dialogue national inclusif pour la préservation de la paix durable et de l’unité nationale ».