Le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames), au cours de sa 36è session du conseil des ministres tenue à Cotonou, a prononcé des sanctions à l’encontre de quelques professeurs. Ces derniers seraient impliqués dans une affaire de codirection frauduleuses pour les uns et d’une affaire de plagiat pour d’autres.
Les raisons des sanctions des professeurs Dandi Gnamou et Ibrahim Salami sont désormais connues. En effet, lors de sa 36ème session de conseil des ministres du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames) qui a eu lieu à Cotonou, les deux professeurs béninois suivis du président de l’Université de Lomé ont été sévèrement sanctionnés. Selon la Commission d’Ethique et de Déontologie (Ced) du Cames, il s’agit d’une « Affaire des codirections frauduleuses de Lomé » qui implique Dodzi Kokoroko, président de l’Université de Lomé (Togo) et Dandi Gnamou. Le professeur Ibrahim Salami est lui, impliqué dans une affaire de plagiat.
A en croire le rapport de la Commission d’Ethique et de Déontologie (Ced) du Cames, le professeur Dandi Gnamou n’aurait pas suivi toutes les règles du Cames en matière d’inscription sur les listes d’aptitude aux fonctions de Professeur Titulaire. Il est précisément question de la condition qui indique qu’avant l’inscription sur les listes d’aptitude aux fonctions de Professeur Titulaire, il faut diriger au moins une thèse dans son Etablissement d’origine ou à défaut avoir codirigé au moins deux thèses dans une ou des Universités étrangères. Selon la Ced du Camès aucune soutenance de thèse dans son école doctorale n’apparaît dans le dossier de Dandi Gnamou à sa date de candidature le 15 février 2018. Et pour se défendre, la mise en cause « soutient dans son mémoire que son école doctorale n’a été créée qu’en 2014 à la faveur de l’Arrêté N°745-2014/MESRS/CAB/DC/SGM/DRFM/DGES/R-UAC/R-UP/R-UPA/SA du 29 décembre 2014 portant création, attributions, organisation et fonctionnement des Ecoles et formations doctorales dans les Universités nationales du Bénin ». Toute chose qui n’est pas du tout vrai selon le rapport de la Ced qui précise que l’Ecole doctorale de cette Faculté existe treize ans avant que Gnamou ne soit agrégée au concours de 2013 à Brazzaville. Ainsi, pour avoir fait du faux et usage de faux, la Commission d’éthique et de déontologie décide de retirer à Dandi Gnamou, son titre de professeur titulaire des universités de Cames.
Le cas Ibrahim Salami
Pour ce qui est de l’« Affaire plagiat » dans laquelle est impliqué Ibrahim Salami, il est question d’une accusation portée à son encontre par Philippe Noudjènoumé. Sur cette affaire, la Commission d’éthique et de déontologie (Ced) indique que ce dernier accuse Ibrahim David Salami d’avoir non seulement volé sur son poste d’ordinateur de chef de département dont il a hérité le fichier de son cours de droit administratif qu’il a préparé et travaillé plus de dix ans durant, mais aussi et surtout de l’avoir publié sous son nom sans son accord. Et ceci serait fait au moment où Ibrahim David Salami remplaçait Philippe Noudjènoumé à la tête du département de droit public de la Faculté de droit et de science politique de l’Université de Cotonou. Attendu pour avoir sa version des faits afin de la confronter à celle du plaignant, Ibrahim David Salami n’aurait pas répondu à l’appel. Ce qui a d’ailleurs amené la Commission d’éthique et de déontologie à donc décider d’interdire à Ibrahim David Salami de participer à toutes activités académiques au niveau du Cames pendant trois ans.