Sur l’émission «Appels sur l’actualité» de la Radio France Internationale (RFI), la vedette ivoirienne du Reggae Tiken Jah Fakoly a appelé les africains à la résistance face au dirigeants africains qui s’éternisent au pouvoir. L’artiste chanteur compositeur invite les dictateurs africains à prioriser l’intérêt général de leur peuple au détriment de leur propre intérêt.
Le membre influent du mouvement altermondialiste et fervent dénonciateur du colonialisme et le néocolonialisme Tiken Jah Fakoly a encore fait parler de lui. Sur l’émission « Appels sur l’actualité » de RFI, le reggaeman a fustigé l’exploitation de la population par les hommes politiques en Afrique et a appelé les africains à s’assumer et à prendre leurs responsabilités, face au «manque de respect» des dirigeants. « Je pense que si le peuple se met au-dessus des religions, des ethnies, des histoires de régions, des histoires de parents, et que le peuple décide de se mettre ensemble pour défendre l’intérêt commun, partout, ça peut passer. Je pense que si le peuple continue de résister, si le peuple est ensemble, l’armée est obligée de le soutenir, puisque dans ce peuple, il y a la famille, les parents, des proches. Je pense que le plus important, c’est de résister… et tout faire pour atteindre son objectif», a-t-il fait savoir. Pour lui, les présidents africains «font des calculs politiques, ils sont encouragés par leurs proches, par ce que j’appelle les branches et les fruits qui s’inquiètent… C’est dommage !».
Selon ses dires, les dirigeants africains surfent sur l’ignorance de leur peuple pour s’éterniser au pouvoir. « Les dirigeants savent qu’ils ont affaire à des populations qui sont, pour la majorité, analphabètes. (…) C’est un gros problème et les dirigeants le savent. Ils savent qu’ils ont affaire à des populations qui peuvent voter pour un tee-shirt, qui peuvent voter pour 1000 F Cfa »., a-t-il regretté.
L’interprète de « Mon pays va mal » a félicité au passage les peuples algériens et soudanais qui ont réussi à chasser du pouvoir leurs dirigeants qui tentaient de s’éterniser au pouvoir. «J’ai beaucoup aimé comment ils ont conduit ces manifestations. L’Algérie, il n’y a pratiquement pas de casses. Ils ont manifesté, ils avaient un objectif et maintenant, ils sont en train d’atteindre cet objectif, puisqu’ils ont réussi à faire démissionner Boutéflika qui paraissait indéboulonnable. Le Soudan aussi, aujourd’hui, ce qu’on constate, c’est qu’ils sont en train de démontrer que c’est le peuple qui a le pouvoir. Parce que les dirigeants africains ont fait croire que c’est eux qui ont le pouvoir. Et ce qui est en marche, aujourd’hui, dans ces deux pays, c’est une démonstration de force du peuple», s’est-il réjoui.