A quelques jours des élections législatives et provinciales en Afrique du Sud, le parti de Julius Malema constitue la grande attraction même s’il n’est pas le grand favori du scrutin du 8 mai prochain. En meeting dans le « township » d’Alexandra, le plus pauvre quartier de Johannesburg ce mercredi, les combattants pour la liberté économique (EFF) s’attaque au bilan de l’ANC et appelle le peuple à plébisciter leur parti au soir du 8 mai prochain.
Pour une première après l’ère Zuma, 26 millions de sud-africains seront aux urnes pour élire les députés qui auront la charge de désigner en leur sein le président de la république. En effet, les attaques habituelles du leader des combattants pour la liberté économique Julius Malema refont surface. Face aux habitants d’Alexandra, il accuse le parti au pouvoir d’avoir laissé tomber les populations de cette zone défavorisée du pays. « Qu’est-ce que l’ANC a fait ? Rien ! Ils ont volé de l’argent c’est tout » se désole le leader des rouges. Sur la question de la redistribution des terres aux noirs, il est très intransigeant. « Nous devons exproprier les fermiers sans compensation et donner aux habitants d’Alexandra pour qu’ils puissent construire leurs maisons » a-t-il déclaré.
L’ANC, pourtant favori
Venu au pouvoir en février 2018 après avoir poussé Jacob Zuma à la démission, Ciril Ramaphosa doit aujourd’hui confirmer son statut de rassembleur dont il se revendique. L’homme qui a promis faire de la lutte contre la corruption son cheval de bataille se trouve être le grand favori du 8 mai prochain. Selon les sondages, l’ANC est largement en tête avec plus de 50% des intentions de vote. L’ancien protégé de Nelson Mandela est donc en passe de réussir son pari : retenir les électeurs déçus de l’ANC et les convaincre qu’il est le plus à même de nettoyer son parti et le pays de la corruption afin de renouer avec les bonnes habitudes. Il importe de rappeler que dans le régime politique du pays arc-en-ciel, les assemblées nationales et provinciales élues par le peuple désignent à leur tour le président de la République et les premiers ministres des neuf provinces du pays.
