Les violences des 1er et 2 mai dernier qui ont résulté de l’organisation des élections législatives du 28 avril sans la participation des partis de l’opposition, ont conduit à l’arrestation d’une soixantaine de jeunes. Présentés au parquet pour leurs procès, le tribunal s’est déclaré incompétent et a renvoyé le ministère public à mieux se pourvoir. A travers une déclaration de presse tenue ce mercredi 29 mai, le procureur Mètonou a donné les raisons de cette décision du tribunal.
Selon le procureur de la République près le tribunal de première instance de première classe de Cotonou, Mario Mètonou, les investigations sur les actes de violences enregistrés les 1 er et 2 mai dernier ont permis de se rendre compte que ce qui était vu comme étant un mouvement spontané était plutôt quelque chose qui a été bien planifiée. Ainsi, il ne serait plus bien de poursuivre les mis en cause en flagrant délit. « Au fil des investigations, ce qui apparaissait au début comme un mouvement spontané s’est révélé être une action planifiée, concertée et bien coordonnée. Les auteurs des violences se déplaçaient en bande et ne s’attaquaient qu’aux infrastructures et aux personnes précédemment identifiées », a déclaré le procureur Mètonou.
Ayant fait ces constats, il est donc apparu au parquet que la poursuite des mis en cause en flagrant délit et devant des surrections séparées n’était pas de nature à permettre une bonne administration de la justice. C’est alors la raison pour laquelle « à l’audience des flagrants délits tenue au tribunal de première instance de première classe de Cotonou hier 28 mai 2019, sur réquisition du parquet, le tribunal s’est déclaré incompétent et a renvoyé le ministère public à mieux se pourvoir », a précisé Marion Mètonou avant d’ajouter qu’un juge d’instruction a été saisi du dossier par la suite.
A en croire les propos du procureur Mètonou, le juge d’instruction, après avoir inculpé les mies en cause des chefs de violence et voies de fait, participation à un attroupement armé et autres…, a à son tour saisi le juge des libertés et de la détention qui a déjà placé quatre des inculpés sous contrôle judiciaire et soixante sous mandat de dépôt. Selon le procureur, le juge d’instruction est le seul qui est habilité de par les informations ouvertes ; à non seulement sanctionner les auteurs directs des actes de violence mais également de rechercher, d’interpeller et de poursuivre les commanditaires de ces actes.