L’opposition béninoise a encore donné de la voix. Face à la presse ce mardi, les leaders de la résistance au pouvoir de Patrice Talon ont réagi à l’appel de chef de l’Etat qui a souhaité « un dialogue franc, direct et constructif » avec tous les partis politiques exclus du scrutin législatif du 28 avril dernier. Dans une déclaration commune lue par l’ancien député Eric Houndété, les leaders de l’opposition ont posé une condition préalable à toute éventuelle main tendue. «Il n’y a pas de dialogue et de paix sans vérité et justice», a déclaré Eric Houndété. Pour eux, cette invite au dialogue d’« un président sans parole » n’est qu’«une ruse». «Comment discuter avec un homme qui n’écoute personne d’autre que lui-même, en se jouant de l’institution qu’il incarne, la classe politique, les leaders religieux, la société civile, la Cedeao, l’Union africaine, l’Oif, la communauté internationale en générale», s’est interrogé le porte-parole de la « Résistance ». Dans leur déclaration, les leaders de l’opposition ont indique que «le préalable au dialogue et pour la restauration de la démocratie béninoise est la liberté sans condition du parlement». «Cela est non négociable», ont-ils martelé.
A les croire, le faible taux de participation aux élections législatives du 28 avril dernier est un message clair adressé au chef de l’Etat par le peuple pour lui signifier qu’il est en désaccord avec ce scrutin exclusif. C’est pourquoi, ont dit les forces politiques de l’opposition, accepter tout cru cette main tendue du chef de l’Etat serait de fouler au pied tout le sacrifice de ce peuple. «Le message du peuple souverain est suffisamment clair pour que l’on continue de s’y tromper», ont indiqué les forces de l’opposition.
