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Bénin – Nicéphore Soglo à Patrice Talon : « Tout le monde sait que c’est un petit dictateur »

Approché par le site « carredirect.info » ce jeudi 16 mai 2019 pour donner son avis sur l’installation des représentants du peuple devant siéger à l’Assemblée nationale 8è législative, l’ancien président de la République Nicéphore Soglo pense que cette nouvelle législature est un recul du système démocratique du pays. L’ancien maire de Cotonou a confié que « ce qui reste, c’est l’histoire ».

Ce jeudi 16 mai 2019, les députés devant siéger à l’Assemblé nationale 8è législature ont été officiellement installés dans leur fonction. Et pour la première fois depuis l’avènement du renouveau démocratique, le parlement est constitué uniquement de deux partis proches de la mouvance au pouvoir. La cérémonie d’installation est d’ailleurs marquée par la présence d’un impressionnant dispositif sécuritaire aux alentours du palais des gouverneurs.

Mais, pour l’ancien président de la République Nicéphore Soglo, l’installation de cette 8è législature est un recul de notre système démocratique. En effet, joint par « carredirect.info », l’ex-chef d’Etat a exprimé son indignation face à ce que l’opposition qualifie de « députés nommés par le président Patrice Talon ». «  Nous avons été le premier pays en Afrique et surtout en Afrique au sud du Sahara à lancer la célèbre conférence nationale souveraine pacifique qui a pu, on peut dire, instaurer dans notre pays la démocratie après une dictature militaro-marxiste », a-t-il rappelé avant d’ajouter que l’actuel président de la République a foulé au pied, tous les efforts consentis pour libérer le pays du joug de la sombre période révolutionnaire. « Voilà un pays qui est un symbole et on envoie quelqu’un. Le voilà à la tête de notre pays, on pensait que, après tant d’années, il allait quand même poursuivre le travail qui a été commencé », a-t-il regretté.

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Conscient que tout est désormais accompli et qu’il ne reste plus aucune voie de recours, l’ancien maire de Cotonou remet la situation actuelle à l’histoire. « Ce qui reste c’est l’histoire. Il (Patrice Talon, N.D.L.R) me fait penser à Caligula (empereur romain qui régna de 37 à 41 après Jésus-Christ N.D.L.R.). Il dit si vous n’avez pas de compétiteurs, vous avez beau être mauvais, vous serez réélu. Mais auparavant il faut avoir éliminé tous ses adversaires. Et vous pouvez l’écouter partout : personne ne l’avait pris au sérieux », a-t-il dit.

Pour ce qui est du dialogue inclusif souhaité par les confessions religieuses afin de trouver une solution rapide de sortie de crise, le président d’honneur de la Renaissance du Bénin (RB) pense que cela n’accoucherait que d’une souris. « Vous avez bien vu que tous les intellectuels qui connaissent l’histoire de notre pays, à commencer par le Prix Nobel de littérature, Wole Soyinka, vous avez vu que ça a été un cri d’horreur du monde entier. Mais s’il (Patrice Talon N.D.L.R.) continue, il va vers son destin. Tout le monde sait que c’est un petit dictateur. Il a mis la main sur toute la filière coton, sur la filière de la noix de l’anacarde. Il a mis la main sur le port de Cotonou, sur l’aéroport », a-t-il fait savoir avant de conclure : « Tous les dictateurs, vous savez comment ils finissent. On s’en débarrasse, c’est tout. Talon nous permet à tous de savoir que nous avons un type au moins qui n’a pas caché son jeu ».

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