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Bénin – Crise postélectorale: les FCBE recadrent les têtes couronnées

La prise de position inattendue des rois et chefferies traditionnelles au lendemain des incidents survenus les 28 avril, jour du scrutin, 1 er et 2 mai n’a pas tardé à faire réagir les leaders des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) qui ont tenu à rétablir la vérité. C’est au cours d’un point de presse tenu mercredi 15 mai 2019 au siège du parti à Cotonou.

Dans une déclaration commune en date du dimanche 5 mai dernier, les rois et chefferies traditionnelles du septentrion ont pointé d’un doigt accusateur, l’ancien président Boni Yayi comme le commanditaire des violences et troubles intervenues dans le pays depuis le scrutin du 28 avril entrant dans le cadre des élections législatives de 2019. Ils ont expressément demandé au « Président Patrice Talon de se réveiller et protéger la population béninoise face à l’inconscience et l’insouciance de certains », en usant des prérogatives que lui confère la constitution béninoise.

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Pour les membres des FCBE, cette sortie médiatique des gardiens de la tradition est dénuée de retenue. Face à la presse mercredi au siège du parti à Cotonou, les leaders du parti de Boni Yayi ont tenu à éclairer la lanterne de ces ‘’autorités morales’’. Selon eux, les rois se sont trompés de cible. « L’instigateur de leur sortie a son objectif précis : ternir l’image de l’opposition», ont-ils fustigé. Pour les FCBE, la crise politique qui secoue le pays depuis quelques semaines est née de l’exclusion des partis politiques surtout de l’opposition au scrutin législatif du 28 avril dernier. C’est la volonté manifeste du pouvoir en place à ne présenter au scrutin que deux partis de son bord politique qui a occasionné les troubles à l’ordre public survenu le 28 avril dernier, disent-ils. Malgré les appels à l’annulation du processus électoral, cette « parodie » d’élection a eu lieu avec 83 députés « nommés », ont-ils ajouté.

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Dans cette atmosphère délétère, le mercredi 1er mai, le domicile de l’ancien chef d’Etat Boni Yayi a été encerclé par les forces de l’ordre « dans le dessein de l’arrêter », ont-ils dit.  C’est pour empêcher cette injustice que les populations se sont soulevées pour protester contre l’arrestation de l’ancien président, clarifient-ils. Mais, les forces de défense et de sécurité ont fait usage de tirs à balles réelles sur des manifestants qui pourtant protestaient de manière pacifique, ont-ils dénoncé.

Mais ce qui les étonne encore plus, c’est la décision des têtes couronnées qui sont censées être des personnes morales qui ont décidé unilatéralement de faire endosser à l’opposition, la responsabilité de ces incidents sans écouter le son de cloche de chaque camp. A les croire, les têtes couronnées se sont laissés tromper en refusant de regarder la vérité en face. « Cette réaction dénuée de toute retenue de la part d’autorités morales normalement enclines à la prudence, l’impartialité et à la sagesse, nous a amené à penser, éberlués, qu’elles se sont laissées tromper », font-ils savoir. Ils exhortent donc  les têtes couronnées à prendre désormais l’avis de chaque partie avant de se prononcer afin de ne pas désacraliser leur institution et donc de ne pas être en « déphasage avec le peuple »

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