En désaccord depuis quelques jours où les uns appellent à une intervention étrangère dans la crise politique qui secoue le pays depuis plusieurs semaines et les autres qui refusent catégoriquement tout ingérence extérieure dans la résolution de cette crise, le Parti Communiste du Béni (PCB) et les Forces Cauris pour un Bénin Emergent ont enfin aplani leur divergence pour une résistance commune au pouvoir de Patrice Talon jusqu’au rétablissement de la démocratie et de l’Etat de droit.
PCB et FCBE sont désormais unis dans un même corps pour poursuivre la résistance. Les deux partis étaient entre-temps en désaccord sur la stratégie à adopter dans leur lutte. En effet, le mercredi 22 mai dernier, les FCBE à travers une sortie médiatique avaient indiqué que «la situation du Bénin appelle la communauté internationale à oser une ingérence humanitaire». Cette sortie a suscité de vives réactions au sein de la classe politique, même dans le camp de la résistance au pouvoir du chef de l’Etat.
Le PCB et le parti Restaurer l’Espoir(RE) de Candide Azannaï étaient d’ailleurs les premiers partis de l’opposition à refuser toute ingérence étrangère. Peut être comme s’ils s’étaient rendus compte que cette guerre sur la stratégie à adopter ne conduirait qu’à une lutte disparate vouée à l’échec, les FCBE ont eu une rencontre mercredi 29 mai avec leur homologue du PCB. Les discussions ont tourné autour de la sortie publique du bureau politique des FCBE le mercredi 22 mai 2019 à propos de la situation nationale et le communiqué du PCB du jeudi 23 mai concernant cette sortie. Les échanges qui auront duré plusieurs heures ont été sanctionnés par un communiqué final signé par les deux partis.
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Dans le communiqué, il est écrit que les FCBE n’ont jamais fait mention d’un quelconque appel à une intervention armée étrangère dans la résolution de la crise. Pour sa part, le PCB a indiqué que «sa réaction provient du fait que, dans la pratique internationale et sur la base de tout ce qu’on a pu voir jusque-là, l’ingérence humanitaire a toujours été un instrument d’imposition de la volonté des grandes puissances sur les autres pour des interventions étrangères armées et un moyen de déstabilisation des pays victimes de cette ingérence».
Par ailleurs, «les deux partis ont convenu que le soutien de l’étranger provenant des peuples frères, des organismes des droits de l’homme, des institutions régionales et internationales, est important». Pour eux, la solution doit venir de l’interne. La résistance si elle est bien structurée, peut venir à bout de tout régime qui roule dans la poussière les acquis démocratiques chèrement conquises, à les croire. Et c’est après que « le soutien de l’étranger provenant des peuples frères, des institutions régionales et internationales » est le bienvenu selon eux. C’est pourquoi, les deux partis entendent «continuer ensemble leur combat et accroître les efforts de concertation entre les deux partis (et les autres forces de la « Résistance ») et de mobilisation du peuple pour l’aboutissement de cet objectif qui est la fin de l’autocratie et le rétablissement de la démocratie dans notre pays».