Joint par RFI samedi 18 mai 2019 pour opiner sur la crise politique qui secoue le pays depuis plusieurs semaines, l’ancien président de la commission de la CEDEAO Marcel de Souza s’est indigné du sort réservé à l’ancien président Boni Yayi dont la résidence est sous la garde constante des forces de l’ordre. Le frère de l’épouse de l’ex-chef d’Etat qui s’est vu empêcher de rendre visite à son « beau-frère », a dénoncé ce qu’il appelle « une hypocrisie politique »
Depuis quelques jours, un impressionnant dispositif policier est stationné aux encablures de la résidence de l’ancien président Boni Yayi. Une situation née au lendemain du soulèvement populaire des 1er et 2 mai denier lors de la supposée tentative d’arrestation du leader des Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE) et où notamment plusieurs morts ont été enregistrés après que les forces de l’ordre aient fait usage de tirs à balle réelle pour disperser les manifestants. Si du côté des autorités, on parle de simples mesures sécuritaires visant à protéger l’ancien locataire de la Marina, l’opposition elle, dénonce « l’état de siège du domicile de l’ancien président Yayi Boni et le refus à toute personne de lui rendre visite y compris son médecin ». Samedi 18 mai dernier, un membre de sa famille s’est vu refuser l’entrée sans aucun motif. Il s’agit de l’ancien président de la commission de la CEDEAO qui s’est fait refouler au portail.
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Approché par la radio française RFI, l’ancien ministre sous Boni Yayi s’est offusqué du traitement infligé au prédécesseur de Patrice Talon. Pour lui, même étant en résidence surveillée ou en prison, on a droit à de la visite au moins de la famille. Toutes ces manœuvres visant à le (Boni Yayi) priver de ses libertés fondamentales alors qu’on clame à tout vent qu’on voulait le protéger n’est qu’une hypocrisie politique, a-t-il dénoncé. «Sont-ils en résidence surveillée ? Parce que même en résidence surveillée, on a un droit de visite. Ou bien ils sont en prison ? En prison, il y a des jours et des heures de visite ! Quand on en arrive à dire que l’on assure la protection de l’ancien président en prenant des mesures alors que même la famille ne peut pas aller lui rendre visite, c’est de l’hypocrisie politique et ce n’est pas normal », s’est-il insurgé. « Moi, je ne suis ni de l’opposition ni avec la mouvance, mais la famille doit avoir droit de visite, sinon c’est de l’hypocrisie politique.», a expliqué le frère de la femme de Boni Yayi, interrogé par Rfi. Du côté de la présidence du Bénin, on se dit «surpris». «Vous me l’apprenez», a affirmé Wilfried Leandre Houngbedji, le porte-parole. Même son de cloche du côté du ministère de l’Intérieur : «L’ancien président n’est pas en résidence surveillée.»
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Mardi 14 mai dernier, Amnesty international avait fustigé une répression post électorale aux «proportions inquiétantes» dans le pays longtemps considéré comme un havre de paix. Selon l’ONG, « des fouilles systématiques et des interrogatoires de simples passants » sont également opérées aux encablures de la résidence de l’ex-président Boni Yayi. Samedi 18 mai 2019, l’ancien président français François Hollande avait aussi exprimé ses profondes inquiétudes quant « aux graves atteintes portées aux droits de l’opposition et de la démocratie au Bénin, et en particulier au traitement réservé » à l’ex-chef d’Etat Boni Yayi et avait appelé « la communauté internationale à bien mesurer les conséquences d’une telle dégradation de la situation dans une région déjà menacée par des attaques terroristes ».