Sur les ondes de la radio française RFI jeudi 16 mai 2019, l’ancien garde des sceaux Victor Topanou pense que l’installation des 83 députés issus des élections législatives controversées du 28 avril dernier va plonger le pays dans une période d’incertitudes et de contestations.
Les 83 députés issus du scrutin législatif exclusif de l’opposition du 28 avril dernier ont été officiellement installés dans leur fonction jeudi 16 mai dernier. La cérémonie d’installation présidée par le doyen d’âge Wallis Zoumarou a été marquée par un impressionnant dispositif sécuritaire. Une nouvelle Assemblée dont la légitimité est contestée par l’opposition qui qualifie les élus du peuple de « députés nommés par le chef de l’Etat », prend donc corps. Ce vendredi 17 mai 2019, on connaîtra sans doute le président de cette 8è législature et les présidents des différentes commissions. Mais pour l’ancien président de la République Nicéphore Soglo, c’est un recul de la démocratie béninoise tant enviée dans la sous-région. Un constat partagé par l’ancien garde des sceaux Victor Topanou. En effet, joint par RFI, l’ancien ministre de la justice pense qu’avec ce nouveau Parlement constitué de députés issus tous des partis totalement acquis à sa cause, le chef de l’Etat a désormais toutes les cartes en main pour réviser la constitution si ça lui chante. « Si le président Patrice Talon veut faire passer une révision de la Constitution, il a désormais le champ libre », a-t-il confié à RFI.
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Pour Victor Topanou, le pays entre tout doucement dans une ère de contestations et d’incertitudes. Selon ses dires, les 27% du taux de participation est un message clair envoyé au chef de l’Etat par les béninois pour lui signifier qu’ils ne reconnaissent pas la légitimité de ces députés. Du coup explique-t-il, les lois qui seront votées seront sujettes à des contestations. Ce qui entraînerait indubitablement le pays dans « une zone de contestations et d’incertitudes » dont la finalité ne profiterait à personne.