Au Soudan, la pression s’accentue sur le régime du président Omar El-Béchir. Pour la cinquième journée consécutive, des milliers de manifestants campent devant le quartier général de l’armée et appellent à la démission du chef de l’État.
A Khartoum, des milliers de manifestants campent jour et nuit devant le quartier général de l’armée. En effet, ceux-ci appellent l’armée à les rejoindre dans le combat. Selon Rfi, plusieurs centaines de personnes étaient arrivées dans la soirée : des femmes, des familles, également manifestants venant de l’extérieur de Khartoum et des différentes régions du pays. Pour ces manifestants, il s’agit d’occuper symboliquement ce lieu pour maintenir la pression sur l’armée et sur le régime.
En face, les forces des services de renseignement ont mené la répression jusqu’à présent, mais n’ont pas émoussé l’ardeur des manifestants. « Je pense qu’ils se sont rendu compte que leur tentative de déloger les manifestants la nuit ne marchait pas. Au contraire, le nombre de personnes qui se sont portées volontaires pour venir camper la nuit a même augmenté. De plus, le gouvernement est très inquiet de ce que rapporte la presse internationale et à peur que le monde ne découvre l’ampleur de la répression », témoigne Hamid Murtada, qui a passé la nuit devant le siège de l’armée.I
Selon les agences soudanaises, le chef de la police aurait instruit ses éléments à ne pas intervenir contre les manifestants. Ces derniers jours, on assiste à des scènes de fraternisation entre certains soldats et manifestants, mais difficile de savoir si ce sont des cas isolés, rapporte Rfi. Dans le même temps, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Norvège, via leur ambassade à Khartoum, ont fait part de leur inquiétude et appelé à un « transfert pacifique du pouvoir ». Un appel qui vient consolider les populations décidées à en finir avec Omar El-Béchir, au pouvoir depuis 1989.