Ce vendredi 19 avril, le quartier général de l’armée à Karthoum a une nouvelle fois servi de cadre à une gigantesque protestation des milliers de soudanais. Ceux-ci réclament le départ du conseil militaire et la formation d’un nouveau gouvernement civil.
Depuis le renversement d’Omar el-Béchir du fauteuil présidentiel, la rue maintient la pression sur le conseil militaire qui assure pour l’instant la transition. En effet, l’association des professionnels soudanais, l’organisation fer de lance du soulèvement populaire, formule ce qui ressemble à une feuille de route pour assumer très vite le pouvoir à la place de l’armée. Celle-ci s’appuie sur l’ultimatum de l’Union Africaine au conseil militaire lui donnant 15 jours pour transférer le pouvoir aux civils.
Dans le communiqué publié ce vendredi matin, l’association propose une feuille de route déclinée en trois niveaux d’organisation du pouvoir, dont un Conseil présidentiel, un Conseil des ministres et un Conseil législatif pour une transition pacifique et démocratique. Elle explique que le Conseil présidentiel, assumera les fonctions régaliennes de l’État. Le Conseil des ministres restreint et issu de la société civile se chargera du bon fonctionnement de l’administration et le Conseil législatif ( Parlement de transition) composé de 120 députés dont au moins 40% vont jouer le rôle dévolu à l’assemblée nationale.
Dans la foulée, le conseil militaire continue de s’entretenir avec tous les courants politiques du pays pour enfin trouver une solution de sortie de crise acceptable pour le peuple soudanais. Pour rappel, le jeudi 11 avril passé, l’ex-président Omar El-Béchir a été débarqué du palais suite à la vive contestation populaire qui secoue le pays depuis plusieurs mois. Le mercredi 17 avril dernier, les nouvelles autorités soudanaises ont annoncé que le président déchu est transféré dans une prison de Karthoum.
