Le jeudi 11 avril 2019, le président de la République Patrice Talon a été l’invité de l’émission spéciale « Le moment politique » diffusé par les médias nationaux. A l’occasion, le chef de l’Etat s’est prononcé sur la crise sociopolitique qui secoue actuellement le pays en expliquant les causes et les démarches entreprises pour sortir de cette crise. Cette sortie du président de la République a suscité des réactions dans le rang des acteurs politiques. L’ancien président de la Cour constitutionnelle Me Robert Dossou s’est exprimé vendredi 12 avril sur cette sortie du président de la République. C’est au cours d’une interview accordé à Afrik Chrono Tv.
D’entrée, Me Robert Dossou s’est dit satisfait de ce que le chef de l’Etat assume pleinement la situation sociopolitique très tendue qui prévaut à cette veille des élections législatives. Pour le constitutionnaliste, toutes les actions menées jusqu’ici par le chef de l’Etat, les différentes lois votées obéissent à un projet bien ficelé, coordonné par le locataire de la Marina lui même depuis son accession à la magistrature suprême. « Toute cette série de lois participe d’un projet bien pensé, ordonné qui se tient, et qui n’est non pas le projet de x ou de y; mais le projet du chef de l’Etat », a-t-il confié.
Cependant, ce projet est en inadéquation avec les fondamentaux de nos acquis démocratiques chèrement conquis, déplore l’ancien président de la Cour Constitutionnel. A l’en croire, ce programme du chantre du Nouveau Départ vient réduire au néant « ce que nous avons tous fait depuis notre indépendance en 1960 pour construire » la démocratie et l’Etat de droit. « Mon impression est que ce programme détricote ce que nous avons fait depuis notre indépendance en 1960 pour construire patiemment à coup d’épreuves pour certaines personnes. Aujourd’hui, ceux qui n’étaient pas nés ne pouvaient pas savoir ce que les uns et les autres ont enduré pour que tout doucement nous en arrivions à l’Etat de droit et à la démocratie », a-t-il fait savoir.
Un environnement malsain…
Pour Me Robert Dossou, il serait très osé de dire que nous sommes encore en démocratie au Bénin avec le climat délétère qui règne dans le pays. Un environnement malsain fait de menace, de suspicion et de violence. « L’Etat de droit et la démocratie; toute la question est là. Aujourd’hui je dois considérer, j’ai l’honnêteté et le devoir de le dire; nous ne sommes plus en démocratie en République du Bénin. Je dis bien : nous ne sommes plus en démocratie en République du Bénin », a-t-il martelé.
L’homme dit comprendre que le régime veuille développer le pays mais il ne doit pas pour autant sacrifier les libertés « Si un régime ne peut pas comprendre qu’il ne doit pas mettre en place au nom du droit et par le droit un système qui brise l’homme, qui l’empêche de s’exprimer librement et qu’on casse les moyens par lesquels ils peut s’exprimer librement, il manquera quelque chose qui sera source de tension parce que motif d’insatisfaction » prévient-il avant d’ajouter : « Il n’existe pas de lois électorales neutres. Le code électoral a été façonné pour conduire aux résultats que nous avons aujourd’hui, l’exclusion de certains. Une armée populaire de juristes de tout acabit, de tout ordre peut défiler sur les écrans, ça ne peut pas convaincre parce que nous ne sommes pas les géniteurs de la démocratie. La démocratie a un certains nombre de paramètres communs à tous les pays. Les spécificités de mise en œuvre de la démocratie dans chaque pays ne doivent pas exclure les principes communs et globaux de l’humanité », a-t-il expliqué.
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Aussi, l’avocat invite les uns et les autres à faire preuve de retenue car dira-t-il, j’ai le sentiment que le Bénin se trouve actuellement au « début de la révolution béninoise du PRPB ».
