Au Mali, la reforme constitutionnelle continue d’agiter la classe politique. Ce jeudi 11 avril, l’opposition a boycotté à Bamako, une rencontre avec le chef de l’État Ibrahim Boubacar Keïta. Officiellement invitée à retirer la copie du document, elle a décliné l’offre tout en exigeant avant la présentation, l’ouverture d’un dialogue sur la vie de la nation et les crises qui secouent le pays.
Le ton semble désormais plus dur du côté des partis de l’opposition. En effet, pour l’application des dispositifs de l’accord de paix d’Alger, la reforme constitutionnelle est la seule option qui s’offre à la classe politique malienne. Pour le président du Front pour la sauvegarde de la démocratie, membre d’une des coalitions de l’opposition : « Toute réforme doit provenir de ce dialogue politique, parce que les réformes institutionnelles sont d’abord politiques. Et nous estimons que c’est une fuite en avant, c’est un déni de réalité, c’est un manque de responsabilité. Et cela démontre à suffisance que monsieur Ibrahim Boubacar Keïta, jusqu’à présent, n’a pas la mesure réelle de la situation que vit le Mali. »
La reforme voulu par le président Keïta est dénoncée par l’ensemble des partis de l’opposition. Pour eux, si le processus de révision se poursuit sans opposition malienne, ils appelleront à la « résistance ». La démarche du gouvernement malien au sujet de la réforme constitutionnelle est également contestée par l’ancien Premier ministre malien Modibo Sidibé, qui a cependant accepté par courtoisie dit-il la rencontre avec le président Keïta.