Inquiet des conséquences qui découleraient des élections législatives du 28 avril 2019 où notamment l’opposition est exclue, Jean-Baptiste Elias a invité une nouvelle fois, le président de la République à pendre l’ordonnance pouvant permettre à l’opposition de participer aux élections. C’est au cours d’une interview accordée ce mercredi 10 avril à RFI.
Jean-Baptiste Elias n’a certainement pas sa quiétude légendaire ces derniers jours. L’homme est de plus en plus préoccupé par la situation socioéconomique qui règne dans le pays depuis plusieurs semaines. En effet, jusqu’à preuve de contraire, seuls les partis Union Progressiste (UP) et Bloc Républicain (BR) iront aux élections législatives. Une situation exceptionnelle que dénoncent les principaux partis de l’opposition qui exigent l’organisation des élections inclusives.
Le 4 avril dernier, l’ensemble des forces de l’opposition avaient organisé une marche non autorisée pour dénoncer ce qu’ils qualifient de hold-up électoral visant à les écarter de ces élections. Mais l’opération n’a pas été une totale réussite parce que la mobilisation n’était pas forte, mieux, la police était intervenue pour disperser les manifestants, arrêtant dans la foulée plusieurs personnes. Le dialogue politique initié par le chef de l’Etat pour trouver une solution consensuelle pouvant nous sortir de cette crise n’a accouché que d’une souris. Ce climat délétère qui s’installe timidement dans le pays ne plait pas du tout au président du Fonac qui l’a fait savoir ce mercredi sur les ondes de RFI. « Il semble qu’avec ce qui se passe actuellement, il n’y aura qu’un seul son de cloche au parlement pour légiférer. Et de ce point de vue, il n’y aura pas de contradictoire, il n’y aura donc que la pensée unique », a-t-il prévenu.
Pour le président de l’ANLC « quand la dérive s’installe, les lois qui seront prises ne seront pas forcément dans l’intérêt du peuple. La démocratie risque de tourner en dictature», ajouta-t-il. C’est pourquoi le membre influent de la société civile invite le chef de l’Etat Patrice Talon à prendre la bonne décision pour ne pas arriver à l’irrémédiable. « Nous supplions le chef de l’État de prendre cette ordonnance pour calmer le jeu (…) Nous avons toujours espoir que le chef de l’État aime ce pays. Il ne voudra pas qu’il y ait des tensions », estime Jean Baptiste Elias. A l’en croire, le chef de l’Etat détient le remède qui guérira ce mal qui ne cesse de s’approfondir. « Pour sauvegarder la paix dans le pays, rien n’est trop tard. (…) Nous avons encore la possibilité de faire une élection législative inclusive jusqu’au 12 mai (…) Rien n’est encore tard », a-t-il conclu.
Des assurances qui feront certainement froid dans le dos des opposants alors que le 28 avril approche à grand pas.