Lors d’une rencontre tenue ce jeudi 25 avril 2019 avec les chefs traditionnels du Haut conseil des rois du Bénin, le chef de l’Etat Patrice Talon a réaffirmé sa volonté de ne pas toucher à l’article 68 de la constitution, ce qui a complètement noyé l’espoir de l’opposition de participer à ces élections législatives.
Si l’opposition nourrissait un mince espoir pour une éventuelle participation à ces élections législatives, il est contraint de reconnaître que les carottes sont cuites et bien cuites pour elle. En effet, le président de la République Patrice Talon a reçu ce jeudi 25 avril, les chefs traditionnels du Haut conseil des rois du Bénin pour échanger avec ces derniers sur la tension sociale qui prévaut en cette veille électorale. Le dimanche 28 avril, les élections législatives auront lieu avec seuls partis en course, l’Union Progressiste (UP) et le Bloc Républicain (BR) issus tous deux de la mouvance au pouvoir. A moins que le président de la République prenne une ordonnance pour modifier l’article 68 de la constitution.
Mais pour Patrice Talon, il n’en est pas question. Selon lui, prendre une ordonnance pour modifier l’article 68 de notre constitution pour permettre à l’opposition de participer à ces consultations électorales serait de donner carte blanche à lui ou à tout régime qui accédera au pouvoir de « modifier les lois électorales, repousser la date des élections, modifier la Constitution en matière électorale » même en étant tout seul dans sa chambre. « Ce qui empêche les présidents de réviser, (c’est) parce que les présidents n’ont pas la main. S’il avait la main, Kérékou aurait fait, Yayi Boni aurait fait. Vous voulez que moi j’ai la main ? Vous voulez que j’aie la main, pour modifier la constitution tout seul par une déclaration à la nation, par une ordonnance. Que je modifie les lois électorales par une ordonnance ? Mais c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, il y a la paix (…) Si vous me donnez ça aujourd’hui, je vais l’utiliser demain pour rester au pouvoir », a-t-il demandé à l’assistance.
Tout en espérant que le chef de l’Etat poursuive le « dialogue national inclusif afin qu’on puisse se parler », les rois par la voix de leur porte-parole Gangorou Souambou ont dit comprendre que les réformes exigent des sacrifices « des blessures et ces blessures ne peuvent pas être cicatrisées immédiatement ». « Ce n’est qu’avec le temps que chacun comprendra exactement ce qui se passe », a indiqué Gangorou Souambou.
C’est la preuve que le pire se prépare