Le président de la République Patrice Talon a été l’invité de l’émission spéciale « Le moment politique ». A l’occasion, le chef de l’Etat s’est prononcé sur la crise sociopolitique qui secoue actuellement le pays en expliquant les causes et les démarches entreprises pour sortir de cette crise. Cette sortie du président de la République a suscité des réactions dans le rang des acteurs politiques. L’ancien ministre de la justice Victor Topanou s’est exprimé sur cette sortie sur les ondes de la radio Soleil FM.
L’émission spéciale du jeudi 11 avril dénommée « Le Moment Politique », avait reçu le président de la République Patrice Talon. Le chef de l’Etat s’était prononcé sur la situation sociopolitique très tendue qui prévaut à la veille des législatives du 28 avril 2019. Au cours de l’émission qui aura duré une soixantaine de minutes, le chantre du Nouveau Départ est demeuré inflexible et maintient sa position sur la réforme du système partisan et le processus électoral en cours. Il a rejeté l’idée d’une prise d’ordonnance pour sortir le pays de l’impasse. Pour lui, faire recours à l’article 68 de la loi fondamentale serait un coup d’état constitutionnel. Conscient de l’atmosphère malsaine qui règne dans le pays, le numéro 1 béninois a appelé les uns et les autres à préserver la paix, seul gage de développement d’un pays. Il a par ailleurs invité la classe politique à ne pas incendier le pays car, a-t-il dit, si ce pays leur tient tant à cœur et qu’elle a vocation à le diriger aujourd’hui ou demain, ce n’est pas un pays brûlé, une nation en ruines qu’ils gouverneront.
Interrogé par les journalistes de la radio Soleil FM sur cette sortie médiatique du président de la République, l’ancien ministre de la justice sous le régime de Yayi Boni, Victor Topanou pense que les propos du chef de l’Etat sont en inadéquation avec la crise pré-électorale qui secoue le pays. Pour l’homme de droit, prendre une ordonnance n’est pas un coup d’Etat contre la Constitution. « Nous sommes dans une crise et c’est peut-être là où j’ai le sentiment que le président de la République pour une fois a probablement sous-estimé les conséquences de cette crise », a déclaré l’ancien doyen de la FADESP
Même s’il concède que le chef de l’Etat est conscient de la menace qui plane sur la nation puisqu’il a appelé les leaders politiques à ne pas incendier le pays, l’ancien garde des sceaux a cependant confié que le chantre du Nouveau Départ n’a pas pris toute la mesure des conséquences de cette crise. « Le tout n’est pas de dire aux leaders politiques de ne pas incendier le pays. Encore faut-il ne pas leur donner des raisons de le faire. Or, en faisant ce qu’il fait, il leur donne des raisons de le faire », a-t-il expliqué.