A quelques heures du démarrage des campagnes électorales pour les prochaines législatives d’avril 2019, l’ancien président de la République Thomas Boni Yayi est toujours campé sur sa position. L’ancien président clame haut et fort qu’il n’y aura pas d’élection sans l’opposition.
En marge de la situation sociopolitique qui prévaut à quelques semaines des législatives prochaines, l’ancien président de la République le docteur Thomas Boni Yayi a reçu une délégation de l’organisation internationale de la Francophonie (OIF). L’occasion pour le président d’honneur des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) de donner son avis sur la crise préélectorale qui secoue le pays depuis quelques semaines. Pour lui, « la situation qui prévaut aujourd’hui au Bénin est la négation flagrante de cette volonté de la Francophonie de développer la démocratie, de prévenir les conflits et de soutenir l’Etat de droit ».
Un climat délétère
Jusqu’à preuve de contraire, les élections législatives auront lieu le 28 avril prochain. Une élection où notamment l’opposition est exclue. En lice, seuls les partis acquis à la cause du président de la République Patrice Talon. Le 4 avril dernier, les principaux partis de l’opposition avaient organisé une marche non autorisée pour dénoncer ce qu’ils qualifient de hold-up électoral visant à les écarter de ces élections. Mais la police était intervenue pour disperser les manifestants, arrêtant dans la foulée plusieurs personnes. Pour Boni Yayi, cette situation délétère faite de menace, d’intimidation et de violence est contraire aux principes fondamentaux auxquels ont adhérés les Etats membres de l’OIF. Et pourtant, les initiatives pour ramener à la raison, le président de la République Patrice Talon et son camp n’ont pas manqué, souligne l’ancien locataire de la Marina, mais le régime de la rupture est resté ferme sur sa position, celle d’aller seul aux législatives du 28 avril 2019. «Tous nos efforts pour faire entendre raison à la mouvance et au Président Patrice Talon ont été vains » regrette-t-il. L’opposition était prête à se conformer à la charte des partis politiques et au code électoral mais plus encore, la minorité parlementaire était prête à faire des concessions pour des élections inclusives, ajoute l’ancien chef de l’Etat. Mais tout ceci n’a abouti à rien dans ce « environnement planifié de longue date » pour exclure les adversaires politiques de Patrice Talon aux prochaines joutes électorales, accuse Yayi Boni qui ajoute que l’introduction du « certificat de conformité » a été l’estocade porté à l’opposition pour l’écarter définitivement de ces législatives.
Cependant, le natif de Tchaourou ne se résigne pas pour autant. Il persiste et signe que sans l’opposition, il n’y a pas d’élection. « …Nous restons fermes et déterminés à faire respecter et aboutir le principe sacro-saint démocratique selon lequel pas d’élections sans la participation de l’opposition » a-t-il fait savoir.