La sortie médiatique du président de la République Patrice Talon le jeudi 11 avril dernier n’a pas fini de susciter des réactions dans le rang des acteurs de la société civile. Le dernier en date est le président de Gerdess Afrique Sadikou Alao qui s’est lui aussi adonné à l’exercice.
L’émission spéciale du jeudi 11 avril dénommée « Le Moment Politique », avait reçu le président de la République Patrice Talon. Le chef de l’Etat s’était prononcé sur la situation sociopolitique très tendue qui prévaut à la veille des législatives du 28 avril 2019. Au cours de l’émission qui aura duré une soixantaine de minutes, le chantre du Nouveau Départ est demeuré inflexible et a maintenu sa position sur la réforme du système partisan et le processus électoral en cours. Il a rejeté l’idée d’une prise d’ordonnance pour sortir le pays de l’impasse. Pour lui, faire recours à l’article 68 de la loi fondamentale serait un coup d’état constitutionnel. Conscient de l’atmosphère malsaine qui règne dans le pays, le numéro 1 béninois a appelé les uns et les autres à préserver la paix, seul gage de développement d’un pays. Il a par ailleurs invité la classe politique à ne pas incendier le pays, car, a-t-il dit, si ce pays leur tient tant à cœur et qu’elle a vocation à le diriger aujourd’hui ou demain, ce n’est pas un pays brûlé, une nation en ruines qu’ils gouverneront.
A lire aussi : https://lemagafrik.com/2019/04/benin-legislatives-2019-le-message-plein-de-sens-des-eveques-a-la-classe-politique/
Pour le président de Gerdess Afrique Sadikou Alao, cette sortie du chef de l’Etat n’a rien apporté de nouveau. A l’en croire, le chantre du Nouveau Départ n’a fait que confirmé ce que tout le monde savait déjà à savoir qu’il est l’unique responsable de la situation sociopolitique très tendue qui prévaut en cette veille électorale. « Comme beaucoup de personnes et surtout de cadres béninois, je ne suis pas du tout surpris par les propos du président de la république. Je n’ai pas été surpris parce qu’après plus de deux ans de mauvaise gouvernance, on finit toujours par être rattrapé », indique-t-il. Selon Me Alao, le président Patrice Talon n’a pas d’autres optons que de suivre celle déjà tracée à savoir organiser des élections non inclusives car a-t-il dit « La mouvance au pouvoir se fera laminer si jamais elle permettait à l’opposition d’aller aux élections ».
A lire aussi :https://lemagafrik.com/2019/04/presse-national-carnet-noir-mathias-bitiboto-a-tire-sa-reverence/
Lhomme de droit est convaincu que l’opposition remporterait ces élections si elle y participait, c’est pourquoi toutes lois politiques politiciennes ont été votées pour l’écarter de ces consultations électorales. Au cas où le chef de l’État « laisse les élections se dérouler normalement, il est sûr de les perdre. Et tout ce qu’il a passé le temps pendant ces deux dernières années à concocter à son propre profit, et au profit de ses entreprises, et toutes les lois scélérates qu’il a mises en place vont s’effondrer », explique Sadikou. Ainsi, pour le président de Gerdess Afrique, la stratégie du chef de l’Etat est claire. Museler l’opposition afin d’avoir le champ libre au parlement. C’est pourquoi « il n’a d’autres solutions que de poursuivre sa fuite en avant » en faisant « ça passe ou ça casse » au grand dam du peuple béninois, conclut-il.