En pleine campagne électorale pour les législatives du 28 avril prochain, le camp des mécontents s’agrandit. Ce mardi 16 avril, c’est le Parti du Renouveau démocratique (PRD) qui a donné de la voix. A travers un communiqué rendu public, le parti arc-en-ciel exige l’annulation du processus électoral en cours et l’organisation d’élections législatives inclusives.
La Direction exécutive nationale du parti (DEN-PRD), s’est réunie ce mardi 16 avril sous la présidence effective de son leader charismatique Me Adrien Houngbédji. L’objectif de cette assise de haut niveau est de se prononcer sur la situation sociopolitique préélectorale du pays. Selon le communiqué du parti, la situation « préélectorale qui prévaut aujourd’hui au Bénin est un grave recul de la démocratie ». Même si les tchoco-tchocos ont été assez diplomatiques dans leur document, ils ont cependant dénoncé le fait que « seuls les deux partis récemment créés par le régime sont admis à se présenter aux élections excluant ainsi le PRD et les partis d’opposition ». Pour le parti du président de l’Assemblée nationale, en démocratie, les élections doivent être inclusives.
le PRD vient en rescousse à l’opposition
Par ailleurs, la DEN-PRD, défendant ses valeurs, s’est catégoriquement opposée à ce qui est arrivé aux partis de l’opposition. Pour la DEN-PRD, « ils ont été écarté du processus électoral parce qu’ils se sont heurtés à l’obstruction du Ministre de l’intérieur et de la sécurité publique qui a refusé de leur délivrer un certificat de conformité ». Le plus vieux parti du Bénin depuis l’ère démocratique considère également que cette obstruction de Sacca Lafia est contraire à la démocratie et à la paix avant d’ajouter que les élections ne sont démocratiques que si elles sont inclusives. Donc, « pas d’élection sans le PRD » peut-on lire dans le communiqué signé de Falilou Akadiri, le Secrétaire général du parti.
Désormais, il est clair que les États-majors des partis politiques écartés du processus électoral s’activent dans l’ombre pour se faire entendre. Pour mémoire, si l’on sait que le PRD avait soutenu farouchement la reforme conduisant à l’adoption de la nouvelle charte des partis politiques et le nouveau code électoral, il y a bien de quoi s’inquiéter de la nouvelle posture de ce parti arc-en ciel. Est-ce la fin de lune de miel entre Patrice Talon et Adrien Houngbedji? Le président du parlement serait-il prêt à restaurer son image déjà embourbée dans la crise? Le PRD serait désormais proche de l’opposition ? Et si oui, celle constructive ou radicale? Pour l’heure, difficile de répondre à ces questions qui sautent à l’esprit de tous. L’opposition de son côté peut à nouveau surfer sur cette sortie du PRD pour espérer encore une issue favorable à l’impasse électorale que vit le pays.