Après près de vingt ans de règne sans partage, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a rendu le tablier. Dans une lettre d’adieu publié mercredi 03 avril par l’agence officielle APS, l’octogénaire à demandé à ses compatriotes de lui pardonner pour tous ses manquements.
« Je quitte la scène politique sans tristesse ni peur pour l’avenir de notre pays » et « je vous exhorte à demeurer unis, à ne jamais vous diviser ». C’est par ces phrases que le président Abdelaziz Bouteflika a adressé aux algériens une lettre d’adieu mercredi dont le contenu a été publié par l’agence officielle APS. Abdelaziz Bouteflika a démissionné de son poste de président mardi dernier suite à plusieurs semaines de mouvement de contestation sans précédent dans toutes les villes du pays pour réclamer son départ à la tête du pouvoir. Tout en assurant avoir gouverné avec « sincérité et loyauté », l’homme demande à ses compatriotes de rester unis quelques soit les problèmes qui minent le pays. « Je quitte la scène politique sans tristesse ni peur pour l’avenir de notre pays » et « je vous exhorte à demeurer unis, à ne jamais vous diviser », a indiqué notamment M. Bouteflika dans cette lettre adressée à « ses chères sœurs » et « chers frères » algériens.
« Je ne puis achever mon parcours présidentiel sans vous adresser un ultime message. Je demande pardon à ceux, parmi les enfants de ma patrie, envers lesquels j’aurais, sans le vouloir, manqué à mon devoir en dépit de mon profond attachement à être au service de tous les Algériens et Algériennes », a poursuivi l’ancien président. L’homme détient le record du président algérien qui est le plus resté au pouvoir et pourtant M. Bouteflika se dit « fier » de sa « contribution à ce que l’Algérie ait amorcé le 21e siècle en étant dans une situation meilleure » et des « progrès notables, réalisés dans tous les domaines, en faveur du peuple algérien ». « J’ai consacré ces vingt dernières années à votre service, et Dieu est témoin de ma sincérité et de ma loyauté », a rappelé M. Bouteflika, évoquant ses actions « certaines satisfaisantes et d’autres moins, le propre de l’action humaine étant qu’elle est toujours à parfaire ». « L’erreur étant humaine, je vous demande pardon pour tout manquement, par une parole ou un geste, à votre égard » et « comme toute chose a une fin, je vous fais mes adieux même s’il n’est pas facile pour moi de vous exprimer toute la sincérité de mes sentiments », ajoute le chef de l’Etat déchu.
Dans sa lettre, le désormais ancien président qui se présente comme « un citoyen comme tout autre » dit qu’il se retire chez lui dans sa demeure sans donner plus de précision.