Officiellement confirmé dans ses fonctions de président par intérim de l’Algérie, Abdelkader Bensalah a rassuré de la tenue des élections dans un délai de 90 jours maximum comme l’exige la constitution. Dans un discours télévisé mardi 9 avril au soir, il a annoncé la constitution d’une commission chargée d’organiser les élections.
« Moi, président du Conseil de la nation, je prends les fonctions de chef de l’État durant une période de 90 jours au maximum. Durant cette période, je m’engage devant vous aujourd’hui à organiser une élection présidentielle ». Ce sont sur ces mots, que le nouveau porte voix algérien est rentré dans l’histoire de son pays. En effet, le président par intérim Abdelkader Bensalah s’est engagé mardi 9 avril à organiser dans l’intervalle de 90 jours » un scrutin présidentiel transparent et régulier. »
Avec les pouvoirs à lui confier par la constitution, le président par intérim ne pourra pas procéder à un remaniement, donc toutes les institutions restent en place. Il a d’ailleurs besoin de l’accord des élus, députés et sénateurs réunis au sein du Parlement, sur certaines questions précises qui touchent à des secteurs sensibles de la vie sociopolitique du pays. Il en est de même pour la loi fondamentale du pays qui ne peut être modifiée ou révisée pendant cette transition.
Du coté de la rue, l’homme de 78 ans est loin de faire consensus. Président du sénat depuis 17ans Bensalah n’incarne pas le renouveau pour lequel les algériens se sont lis dans les rues pour contraindre Bouteflika à la démission. Selon le quotidien El Moudjahid, il est d’ores et déjà contesté par la rue, la société civile et par des partis politiques.
Quid du respect de la constitution
Entre la voie constitutionnelle et la volonté du peuple, l’armée est intransigeante. Elle a donc insisté que la solution devait être constitutionnelle et que seul le respect de la légalité permettrait de sortir de la crise. Et c’est ce respect du droit qui fait qu’Abdelkader Bensalah est désormais président par intérim. Aux yeux des militaires, il faut de la stabilité dans un contexte régional fragile. Elle estime aussi que cette solution permet à l’armée de garder la main sur la suite et de gagner du temps pour trouver une autre solution sans que les institutions de la république ne soient déstabilisées.